Un premier spectacle engagé pour FLIP Fabrique
Radio-Canada
Muse, le 10e spectacle de FLIP Fabrique interroge avec humour et sensibilité la frontière entre masculin et féminin. Des filles en tenues de football et des gars en tutus entraînent le public dans une histoire qui commence par une pomme croquée.
Le premier numéro, de l’artiste Léonie Pilote, donne le ton. Elle exécute d'impressionnantes figures sur un mât chinois. C’est une discipline qui est souvent réservée aux hommes, c’est beaucoup plus courant, explique Maxime Robin, co-metteur en scène du spectacle.
Même chose pour le duo au trapèze d’Évelyne Paquin-Lanthier et Anne-Marie Godin, un numéro musclé, traditionnellement masculin et réalisé tout en finesse par deux artistes féminines.
M. Robin a travaillé avec Sophie Thibault pour mettre en valeur les talents des sept artistes qui enchaînent danses, acrobaties, jongleries et haute voltige. Si au départ Muse a été pensé comme une célébration de la femme, les nombreuses semaines de création ont enrichi le thème initial pour aborder également l’inclusion, la tolérance et le consentement.
Le fil conducteur du spectacle est la transformation progressive de l’artiste Hugo Duquette, qui peu à peu prend des attributs féminins pour un final au trapèze en drag queen.
« C’est un spectacle qui met en vedette le désir de chacun, puis le droit de chacun à revendiquer ce désir-là. »
Les numéros s’enchaînent au son de la voix forte et pleine de chaleur de Flávia Nascimento qui se produit en direct. Présente tout au long des 60 minutes du spectacle, l’artiste d’origine brésilienne offre un niveau de lecture supplémentaire à la prestation des circassiens et s’inscrit dans le thème général.
On voulait absolument s'éloigner d'une perception de la femme qui serait comme quelque chose de doux, d’aérien, d’évanescent, précise Maxime Robin. Les chansons se succèdent à un rythme tantôt soutenu, tantôt langoureux sur une trame musicale signée Pascal Asselin, alias Millimetrik.
Le spectacle se déroule comme un film sur un écran aux couleurs vives, qui constitue l’unique décor. Le public est plongé dans des ambiances monochromatiques où les costumes prennent tout leur sens.