
Un premier bar de danseuses en voie de syndicalisation aux États-Unis
Radio-Canada
Depuis quelques mois, des effeuilleuses de Los Angeles font campagne pour devenir les premières danseuses syndiquées.
C’est un véritable spectacle sur le boulevard Lankershim à Hollywood Nord. Des danseuses en petite tenue défilent dans la rue au son des musiques de l’époque disco. Habituellement, ces effeuilleuses aux seins nus attisent les désirs dans le club qui se trouve juste devant elle, le Star Garden Topless Dive Bar. Mais depuis mars dernier, ces quelque trente femmes se relaient les fins de semaine sur la ligne de piquetage, car elles sont en grève.
Voilà à quoi ressemble la solidarité, crient-elles au rythme de la musique tonitruante et d'un défilé en costumes minimalistes. Qu’est-ce qu’on veut? La syndicalisation! Quand on la veut-on? Maintenant!
Sur cette ligne de piquetage affriolante, Velveeta commente en direct sur Instagram le défilé. Cela faisait 5 ans que cette danseuse originaire de Chicago se produisait au club Star Garden. Jusqu’au moment où elle a été congédiée par les tenanciers. Aujourd’hui, elle dénonce plus que jamais les conditions de travail qui étaient devenues déplorables au sein du bar, selon elle.
Ils prennent une grosse partie de nos revenus et de nos pourboires de danses et en plus il fallait qu’on donne des pourboires aussi au disk-jockey et au gardien de sécurité.
Selon elle, ce genre de pratique est généralisée dans l’industrie.
« Des fois, vous retourniez à la maison avec moins que le salaire minimum. Dans certains clubs, vous devez même payer des frais pour danser et les stripteaseuses repartent souvent avec un revenu négatif. »
Regan elle aussi a été virée du bar il y a quelques mois. Aujourd’hui en première ligne pour devenir danseuse syndiquée, elle n’est pas peu fière de voir que ces manifestations ont fait fuir les clients du Star Garden. Le stationnement attenant au bar est en effet vide en ce vendredi soir. Le bar aurait, selon les grévistes, perdu jusqu’à 90 % de sa clientèle.
Le climat de travail était devenu insoutenable, selon Regan.