Un patient en perte d’autonomie se voit retirer l’aide de son accompagnateur
Radio-Canada
Un résident du CHSLD Roland-Leclerc de Trois-Rivières se voit retirer les services d’un gardien de sécurité alors que sa condition se détériore. Sa famille s’inquiète.
Yvon Bellemare souffre de démence et vit au CHSLD Roland-Leclerc depuis quatre ans. Jusqu’à tout récemment, il était sous la surveillance d’un gardien de sécurité. Depuis quelques jours, cette aide lui a été retirée.
Sa fille, Nathalie Bellemare s’inquiète. La maladie affecte le comportement de son père qui peut se montrer agressif. La deuxième journée qu'il est arrivé ici, il avait jeté une résidente par terre pour prendre sa place dans son lit, pensant que c'était sa propre chambre.
Nathalie Bellemare s’explique mal qu’un résident en perte d’autonomie puisse recevoir moins de soins, alors que sa condition se détériore. En présentant les pantalons souillés de son père qui n'avaient pas été changés depuis trois jours, elle relève des incohérences. D'un côté, les responsables nous disent qu'il est moins agressif, mais d'un autre côté, quand ça fait deux, trois jours qu'il n'a pas été changé, on nous dit que le personnel n'a probablement pas pu le changer parce qu'il ne coopérait pas.
Pour Nathalie Bellemare, ce n'est pas seulement l'agressivité de son père qui requiert l'assistance d'un aide de service ou d'un gardien de sécurité. M. Bellemare chute constamment, il serait tombé une dizaine de fois depuis le début de l'année. La chute de laquelle il a été le plus blessé : il a eu l'arcade sourcilière ouverte. Se ramasser couché par terre dans la chambre d'un autre résident, c'est arrivé également. Glisser dans ses propres excréments dans la chambre.
Depuis le retrait du gardien de sécurité, les responsables auraient installé à la porte de M. Bellemare un système de prévention des chutes, c’est-à-dire un coussinet relié à une clochette d'alarme pour alerter les préposées de ses moindres déplacements.
Pour Mme Bellemare, cette mesure est insuffisante, car son père a le temps de tomber à plusieurs reprises avant de recevoir de l’aide. Elle demande le retour d'un surveillant auprès des résidents dans le besoin. On l'a placé ici pour qu'il ait des services personnalisés à sa maladie, mais on a l'impression qu'ils ne sont pas rendus là au niveau des soins pour la démence.
Le CIUSSS a refusé de commenter le cas de M. Bellemare, mais soutient que le retrait de gardien de sécurité n’est jamais dû à un manque de personnel ou de ressources financières.
La question demeure donc sans réponse pour la famille qui ne comprend pas pourquoi on retire l’aide à son père après quatre ans.