Un outil pour retrouver des Autochtones tuberculeux disparus développé à Winnipeg
Radio-Canada
Une chercheuse de l’Université de Winnipeg conçoit un outil de recherche en ligne pour retrouver les Autochtones atteints de tuberculose qui ont été envoyés dans les hôpitaux et les sanatoriums du Manitoba, mais ne sont jamais rentrés chez eux.
Anne Lindsay est boursière postdoctorale à l’Université de Winnipeg. Son projet est mené en collaboration avec le projet d’histoire sur la tuberculose chez les Autochtones au Manitoba (Manitoba Indigenous Tuberculosis History Project), mis sur pied à l'établissement.
Mme Lindsay a aussi collaboré avec la Commission de vérité et de réconciliation. Elle a aidé des familles à trouver l’endroit où des enfants disparus des pensionnats pour Autochtones sont enterrés et à faire des liens entre les pensionnats et les hôpitaux pour Autochtones.
Anne Lindsay estime que son outil permettra aux familles et aux communautés de faire leurs propres recherches. Elle ajoute qu'il est impossible d’en faire une base de données en raison des lois sur la protection de la vie privée.
Ça donne de l’information sur l’endroit où commencer à chercher et comment utiliser les informations pour en obtenir d’autres. Ça aide à comprendre un peu mieux, étape par étape, comment effectuer leurs propres recherches.
Il n’est pas toujours facile de faire ses propres recherches, puisqu’il est souvent complexe de savoir quelle agence gouvernementale détient les documents à chercher, indique Mme Lindsay. Son souhait est que ce nouveau guide aide à démystifier ce processus.
Ce que nous essayons de faire, c’est d’élaborer un guide web qui aidera les gens à identifier non seulement les différents endroits où ils peuvent avoir besoin de chercher ce genre de documents, mais aussi de présenter les manières de les utiliser, souligne Anne Lindsay.
Dans la première moitié du 20e siècle, la tuberculose dans les réserves était un grave enjeu de santé publique. En vertu de la Loi sur les Indiens, il était permis d’envoyer dans des sanatoriums, ou directement dans les pensionnats pour Autochtones, les enfants soupçonnés d’avoir la tuberculose.
Selon Mme Lindsay, il est difficile de quantifier le nombre de tuberculeux autochtones disparus, mais c’est une question qui est revenue assez souvent dans les discussions dans le cadre du projet sur la tuberculose autochtone avec les familles et les communautés autochtones.