Un ordre du jour chargé pour la brève visite de Joe Biden à Ottawa
Radio-Canada
Le faste et le caractère solennel d’une visite présidentielle laisseront place vendredi à une série de discussions sur l’énergie verte, la migration et Haïti, alors que le président américain Joe Biden se rendra sur la colline du Parlement.
Le Canada fait pression pour que M. Biden reconsidère la doctrine Buy American dans laquelle Washington adopte des politiques visant à renforcer l’industrie nationale au détriment des entreprises étrangères, y compris celles liées par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique qui a remplacé l’ALENA.
Les deux dirigeants discuteront également de l’énergie verte et de la collaboration sur des projets comme les véhicules électriques, alors qu’un programme massif de dépenses des États-Unis fait pression sur les libéraux pour qu’ils mettent en place des subventions coûteuses aux entreprises.
Les deux parties disent qu’elles veulent également discuter de la crise des bandes armées en Haïti. L’administration Biden a déclaré que le Canada devrait examiner la demande du gouvernement de facto d’Haïti de mener une intervention militaire pour éliminer les gangs, mais M. Trudeau a fait valoir que les déploiements militaires passés n’avaient pas endigué la violence dans le pays.
Après des mois de pression auprès des Nations unies pour une force multinationale, les responsables américains ont déclaré cette semaine que ce n’était peut-être pas ce dont Haïti avait besoin.
Pendant ce temps, un haut responsable du gouvernement à Ottawa a déclaré que le Canada et les États-Unis étaient parvenus à un accord de principe qui pourrait voir les demandeurs d’asile refoulés aux passages frontaliers irréguliers, colmatant une brèche qui voit environ 130 personnes entrer au Canada chaque jour par le chemin Roxham, au Québec.
La source a parlé sous le couvert de l’anonymat pour discuter d’éléments qui n’ont pas encore été rendus publics.
L’accord signifierait que les migrants qui continuent de traverser là-bas, ou à tout autre point de passage non officiel, seraient traités comme s’ils traversaient à un point de contrôle frontalier officiel et seraient renvoyés aux États-Unis pour y déposer une demande d’asile.
Cette modification de ce qu’on appelle l’Entente sur les tiers pays sûrs ne fermerait pas physiquement le passage non officiel du chemin Roxham, mais découragerait le passage à cet endroit et sur les 8900 kilomètres de la frontière commune.