Un Nouvel An iranien sous le thème de la révolution à Vancouver
Radio-Canada
Plus d’une centaine de personnes ont tenu à danser sur de la musique traditionnelle pour marquer le Nouvel An iranien, le Norouz, tout en continuant de réclamer un changement de régime à Téhéran, lors d’une manifestation samedi devant le Musée des beaux-arts de Vancouver.
L’un des organisateurs, Abbas Mandegar, dit que vivre la joie du Nouvel An pleinement équivaut à un acte de protestation en soi, car selon lui le gouvernement iranien veut étouffer ce genre de célébration.
« Aujourd’hui, on a de la festivité. C’est ce que le régime islamiste n’aime pas. Il n’aime pas voir les gens heureux, alors nous, on va faire la fête, on va danser, on va profiter de la musique, on va combattre le régime autant que possible. »
Le Norouz, qui signifie nouvelle journée, est à l’origine une fête païenne qui existe depuis plus de 3000 ans, et qui célèbre à la fois le Nouvel An et l’arrivée du printemps. Cette année, il a lieu lundi. La manifestation devant le musée samedi marque le 27e rassemblement d'Irano-Canadiens à Vancouver depuis l'automne dernier.
Le printemps arrive, quoi que nous fassions. La vie continue, même si le régime tue ou torture des gens, même si le peuple se bat pour sa liberté. Ils ne vont pas abandonner, dit Abbas Mandegar.
L'organisateur n’est pas découragé par ce que plusieurs médias ont décrit comme un essoufflement du mouvement dans les rues iraniennes au cours des dernières semaines. Cela fait plus de six mois que la jeune femme Mahsa Amini est devenue un symbole de la révolution. Elle est morte en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour port « inapproprié » du voile islamique.
Un autre manifestant, Mosatafa Saber, dit que les manifestations des six derniers mois donnent une nouvelle signification aux célébrations du Norouz. Cela me paraît comme un vrai Norouz, une vraie nouvelle journée. Nous avons vécu une révolution monumentale, ce que l’on appelle la première révolution féminine, avec une devise puissante, "femme, vie, liberté".
D’autres Irano-Canadiens de Vancouver vivent un Norouz avec des émotions mitigées. La gaieté de l’occasion est tempérée par la souffrance du peuple.
Au Nouvel An, on a toujours de l’espoir. Mais cette année, il y a une note de solennité parmi les Iraniens. Aux célébrations, nous aurons tous à l’esprit les tristes événements en Iran, affirme Bardia Ilbeiggi, le propriétaire du restaurant perse Delara, à Vancouver.