Un nouvel album pour Tire le Coyote
Radio-Canada
Cinq ans après la sortie de son dernier album Désherbage, en 2017, Tire le Coyote (Benoit Pinette) présente 11 nouvelles chansons avec Au premier tour de l’évidence. L'artiste résidant dans le quartier Limoilou nous partage l'univers de création de son nouvel opus.
Qu’est-ce que tu amènes de nouveau dans Au premier tour de l’évidence?
C’est un album qui a été particulièrement influencé par l’environnement dans lequel il a été créé. Je suis un nouveau résident de Saint-Élie-de-Caxton, je me promène entre Québec et Saint-Élie. L’album a été créé, écrit, composé et enregistré entièrement là-bas. Mon arrivée à St-Élie-de-Caxton a coïncidé aussi avec la pandémie, ce qui fait qu’il y a une espèce de lenteur et de plaisir à se retrouver dans un endroit plus près de la nature. Tout ça est très présent sur l’album, autant dans les textes que dans l’ambiance musicale. Il y a quelque chose de très enveloppant et méditatif. Sur mes anciens albums, j’avais plus d’envolées rock mettons, c’était un folk axé sur le folk-rock, alors que là, on est dans un folk plus contemporain. Il y a l’apport de beaucoup plus de claviers qui viennent habiller ces chansons folk.
De quoi parles-tu dans ton nouvel album?
Chaque chanson a un peu son univers en soi, mais c’est sûr qu’il y a toujours les grandes thématiques qui m’intéressent, très près de la psychologie humaine au sens large. J’aime rentrer à l'intérieur de l’émotivité d'un personnage, que la chanson soit personnelle ou non. Il y a de grandes questions existentielles auxquelles j'essaie de répondre. J'ai une chanson qui traite plus de la mort. Il y a comme un rapport à ces grandes questions qui n'ont pas nécessairement de réponse, mais que je me fais un plaisir de décortiquer malgré tout. J'aime beaucoup la philosophie et la recherche de sa propre identité. Sur l'album, il y a un grand rapport à notre propre vulnérabilité.
La pandémie t'a-t-'elle aidé d'une certaine façon à prendre ton temps dans l'écriture de cet album?
Absolument. Il y a une quête de se retrouver face à soi-même. Mon retour en nature et l'environnement dans lequel ç'a été créé sont venus chercher mon envie de retrouver ce calme. On vit dans des sociétés très axées sur la productivité, la performance, on est constamment en train de devoir se battre pour faire sa place. Moi, j'avais envie d'être plus en communion qu'en compétition. Je pense que c'est ce que l'on retrouve beaucoup sur l'album.
Comment entrevois-tu ta prochaine tournée et ce retour devant un public?
J'ai tellement hâte! À la fin de la dernière tournée avec Désherbage J'ai tourné longtemps, pendant deux ans et demi en tout et partout. J'avais besoin de m'éloigner de cet aspect-là, j'avais besoin de m'ennuyer. Il n'y a rien de banal dans le fait de faire un spectacle devant un public. J'étais rendu à un point où j'étais assez fatigué, ça devenait une routine, puis ça, j'ai pas aimé ce sentiment-là. Là, je suis rendu à un moment où j'ai extrêmement hâte, j'ai le goût de retourner sur scène. Je suis chanceux, car j'ai un timing de feu. Les salles ouvrent à 100 % le 28 février et ma tournée commence, le 3 mars! Puis tu sais à travers les années, je pense avoir réussi à créer une connexion avec un certain public qui m'est très fidèle depuis plusieurs années. Je suis convaincue que ça va être des retrouvailles exceptionnelles!