Un nouvel accord d’exploitation pour la mine du lac Letondal en Haute-Mauricie
Radio-Canada
Le conseil des Atikamekw de Wemotaci annonce la conclusion d’un accord pour le développement de la mine du lac Letondal, en Haute-Mauricie, avec l’entreprise minière Imerys.
Il s’agit d’une mine de phlogopite, un minerai de la famille des micas, connus pour leurs propriétés thermiques et isolantes. La mine est située à une quarantaine de kilomètres de Wemotaci.
L’accord vise à établir des modalités au sujet des activités d’Imerys en plus de renforcer les échanges et les opportunités d’affaires avec le Conseil des Atikamekw de Wemotaci (CAW).
En plus d’établir une relation respectueuse avec Imerys, cet accord démontre aux hautes instances de l’industrie minière qu’il est avantageux pour les entreprises de travailler dans un esprit de collaboration et de respect avec les Premières Nations, a indiqué le chef du CAW, François Néashit.
Le directeur général adjoint du Conseil des Atikamekw de Wemotaci, Adam Jourdain, a ajouté que la communauté espérait tirer profit du site. La mine, ça fait 50 ans qu’elle est là. Elle ne disparaitra pas du jour au lendemain. Elle va continuer d’être opérée. Donc, il y a eu des impacts et il y en a encore aujourd’hui au niveau environnemental sur cette petite mine qui touche le territoire ancestral de Wemotaci. Donc, nous on s’est dit que tant qu’à faire de l’exploitation, aussi bien en bénéficier au niveau économique.
Le conseiller au CAW Guy Laloche abonde dans le même sens. On ne veut plus être laissés pour compte quand il s’agit de développement, surtout dans l’air du temps qui est la réconciliation, la nouvelle relation et également la déclaration de l’ONU. D’un bout à l’autre du pays, les Premières Nations sont en train de renforcer leur pouvoir et Wemotaci ne fait pas exception.
L’accord prévoit des mesures pour permettre la participation des membres de la communauté de Wemotaci à la mine. Un comité entre le Conseil des Atikamekw et Imerys sera mis sur pied afin d’assurer un dialogue permanent entre les parties et de faciliter la mise en œuvre de l’accord.
Bien que l’entreprise s’engage à favoriser l’embauche de membres des Premières Nations pour les opérations de sa mine, aucun objectif d’employabilité n’a été fixé. C’est difficile quand même de se donner une obligation de résultat sur quelque chose lorsqu’on mine aux trois ans. On est allés vers ça, parce que les deux parties on voyait ce qui était le plus réalisable et on ne voulait pas prendre des engagements qu’on n’allait pas être sûr qu’on allait être capables de tenir, a affirmé Philippe Fournier-Bélanger, directeur d’Imerys Canada.
Imerys, une société française de production et de transformation de minéraux, entend notamment traduire en atikamekw les affichages sur la sécurité du public sur les sites, financer un centre de transmission culturelle et aménager un site d’échange communautaire à Wemotaci.