Un motorisé pour offrir des soins aux itinérants autochtones de Val-d’Or
Radio-Canada
Un motorisé devrait sillonner les rues de Val-d’Or à compter de l’été prochain pour dispenser des services de proximité à la clientèle autochtone en situation d’itinérance.
Le projet Petapan, élaboré par le Centre intégré de santé et services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT), a reçu l’aval du ministère, qui y consentira 90 000 $ au cours des trois prochaines années. Il s’inscrit dans la volonté d’implanter la sécurisation culturelle autochtone dans les établissements de santé.
On sait que, pour plein de raisons, cette clientèle n’entre pas dans la trajectoire habituelle de services. Avant de déployer le projet du motorisé, on va lancer une consultation auprès des usagers. On veut savoir pourquoi ils ne vont pas vers les services et que peut-on faire pour répondre à leurs besoins. On veut qu’ils soient au cœur de cette consultation, précise Christine Francoeur, répondante régionale en itinérance au CISSS-AT.
Les résultats de cette étude permettront d’élaborer le plan de match, en collaboration avec les autres partenaires en itinérance, comme La Piaule ou le Centre d’amitié autochtone, par exemple. Le motorisé pourrait devenir un lieu pour rencontrer une infirmière pour recevoir des soins ou des prises de sang, remplir une demande de carte d’assurance-maladie ou encore rencontrer un intervenant en dépendance.
On sait que les besoins de ces usagers en itinérance sont souvent ici et maintenant. C’est bien beau de leur donner des rendez-vous, mais le service direct de proximité peut être très efficace, comme on le voit depuis le déploiement de notre clinique communautaire psychiatrique, au cours des trois dernières années, ajoute Christine Francoeur.
En plus de miser sur la proximité, l’objectif du projet Petapan est d’offrir des services mieux adaptés à la clientèle autochtone.
C’est certain qu’il faut impliquer les communautés autochtones dans le projet. On fait déjà des formations en sécurisation culturelle, mais on a besoin de coaching pour les intervenants sur le terrain et les meilleures personnes pour l’offrir, ce sont les gens des communautés. On veut aussi que les usagers aient un sentiment d’appartenance, en décorant le motorisé ou le peinturant à leur goût, en lui donnant leur couleur. Avec l’appui de tous les gens qui sont déjà sur le terrain, je suis confiante qu’on va pondre quelque chose qui répond concrètement aux besoins, affirme Christine Francoeur.
Le CISSS-AT est déjà en lien avec des organismes de Montréal qui offrent un service du même genre à la clientèle itinérante. L’objectif est de lancer la consultation ce printemps, pour déployer le motorisé au cours de l’été.
Dans le futur, le projet à Val-d’Or pourrait aussi servir de modèle et s’exporter ailleurs dans la région où des services se développent pour la clientèle itinérante.