Un mini-budget et une opération séduction en Ontario
Radio-Canada
À défaut de l’avoir fait dans son discours du Trône, le gouvernement de Doug Ford présentera dans sa mise à jour fiscale ses grandes orientations en prévision du scrutin provincial de juin.
Selon une source haut placée au sein du Parti progressiste-conservateur, le gouvernement va présenter un mini-budget qui séduira grandement les travailleurs, un électorat traditionnellement plus favorable au NPDNouveau Parti démocratique, mais qui reste volatile en Ontario.
Les sondages internes du PPCParti progressiste-conservateur, dit cette source, indiquent que la moitié des travailleurs syndiqués de l’Ontario ont voté pour Doug Ford en 2018, bien qu’il se soit fait élire avec des promesses largement propatronales, dont celle d'annuler la hausse du salaire minimum.
Afin d’élargir cette base en 2022, le parti adapte sa stratégie. D'ailleurs, le gouvernement Ford a déjà annoncé en grande pompe un élément phare du mini-budget, en faisant volte-face pour annoncer une hausse du salaire minimum à 15 $ l'heure, à la surprise générale.
Comme Boris Johnson l'a fait au Royaume-Uni (et comme Erin O'Toole a échoué à le faire durant la campagne fédérale), Doug Ford veut devenir le parti préféré de la classe ouvrière. Il y a beaucoup plus d'électeurs qui sont des travailleurs que des propriétaires d'entreprise, fait valoir la source.
À l'instar de François Legault, Doug Ford se veut anti-woke et contre l’élite urbaine, qu’il souhaite associer avec le NPDNouveau Parti démocratique. Depuis début octobre, son parti dépose des projets de loi pour venir jouer dans les plates-bandes néo-démocrates. Il croit pouvoir ravir plusieurs sièges orange à l’extérieur des grands centres urbains, comme Essex et Timmins.
Une stratégie qui semble porter fruit. Même le président d’Unifor, Jerry Dias, qui a déjà envoyé paître Doug Ford d’un tonitruant F*** you en 2018, n’avait que des bons mots pour le premier ministre mardi, lors de l'annonce sur le salaire minimum.
C'est le premier gouvernement qui nous écoute, a dit M. Dias, qui, soulignons-le, était à la tête du syndicat lorsque les libéraux de Kathleen Wynne et de Dalton McGuinty dirigeaient la province.
En août, l'Ontario prévoyait déjà un déficit légèrement moins élevé que prévu : 32,4 milliards de dollars au lieu des 33,1 milliards annoncés dans le budget de mars, en raison notamment des transferts fédéraux pour la COVID-19.