
Un million pour garder les joueurs de tennis d’ici à Montréal
Radio-Canada
C’est en songeant aux talents qui s’expatrient aux États-Unis que la Fondation Famille Le Blanc a décidé d’offrir à l’équipe de tennis des Carabins de l’Université de Montréal son don le plus important depuis sa création, en 1999 : une enveloppe de 1 million de dollars qui a déjà servi à l’embauche d’un entraîneur-chef à temps plein.
Philippe Le Blanc fait partie de la deuxième des trois générations de sa famille qui a adopté la raquette et la petite balle jaune. Son frère Sébastien a été joueur professionnel. Ses enfants sont allés étudier aux États-Unis, où se poursuit leur parcours sportif. C’est ce qu’il a lui-même fait il y a quelques décennies, a raconté ce diplômé de l’Université du Minnesota jeudi, en conférence de presse.
Il suivait alors l’exemple de son idole de l’époque, Martin Laurendeau, qui a fait la pluie et le beau temps à l’Université Pepperdine dans les années 1980. Mais l’exemple est devenu trop courant à son goût. En 2021, quelque 192 athlètes du Canada – dont, nécessairement, plusieurs Québécois – étaient inscrits en tennis dans une université des deux premières divisions de la NCAA.
C’est un peu ancré dans la culture du tennis québécois, a soutenu Philippe Le Blanc en point de presse. Mais une culture, ça se change.
Forcément, quand on se mesure à la NCAA, on se mesure à un monstre. Mais les donateurs croient qu’ils peuvent aider le tennis universitaire québécois à se rendre plus attrayant pour les joueurs d’ici.
Dans le cas des Carabins, les étudiants-athlètes pourront désormais profiter d’un encadrement 12 mois par année, ce qui n’était pas possible auparavant, d’après Manon Simard, directrice générale du CEPSUM et des Carabins. Un avantage de marque pour l’établissement qui a produit sept équipes championnes au niveau national en un peu plus de 20 ans d’existence.
Les Carabins ont aussi pu offrir un emploi à David Desrochers, ancien joueur de l’équipe de tennis de 2003 à 2008. Il devient le premier entraîneur-chef à temps plein de l’équipe, qui n’avait eu que des entraîneurs à temps partiel jusqu’ici.
Par-dessus tout, la famille Le Blanc souhaite que le tennis universitaire québécois soit une option légitime pour les athlètes tentés de s’inscrire dans une université américaine. Dans le cas des enfants de Philippe Le Blanc, la réflexion n’était même pas encore rendue là.
Si on avait eu des enfants plus tard, peut-être qu’ils auraient fait des choix différents, a-t-il reconnu. Je pense que c’est ce qu’on veut : que, dans le futur, nos jeunes d’ici considèrent que jouer pour les Carabins, c’est une réussite. Pas que ce ne l’est pas déjà, mais ils rêvent tous d’aller jouer aux États-Unis. Il faut que ça change.