Un lien possible entre la fracturation hydraulique et les naissances prématurées
Radio-Canada
Une étude de l’Université de Calgary montre un lien possible entre une forte densité de puits de fracturation hydraulique près du domicile d’une femme enceinte et le risque que son enfant voit le jour de manière prématurée.
Les femmes enceintes qui vivent dans des zones où la densité de puits de fracturation est élevée, donc où il y a plus de 100 puits dans un rayon de dix kilomètres, ont un risque substantiel de donner naissance de façon prématurée, que ce soit spontanément ou simplement avant la date prévue. Les bébés ont aussi des risques d'être petits pour leur âge gestationnel, explique Amy Metcalfe, la chercheuse principale et professeure associée à l'École de médecine Cummings de l'Université de Calgary.
Selon l'étude, les femmes qui vivent dans une zone où on retrouve de un à vingt-quatre puits ont un risque d'accouchement précoce de 7,4 %. Ce risque augmente à 11,4 % pour celles qui vivent dans un rayon où 100 puits ou plus sont présents.
Les nourrissons prématurés sont plus à risque d'avoir des difficultés de développement neurologique, des handicaps physiques et des problèmes de comportement, notamment l'autisme, la paralysie cérébrale et l'épilepsie, ajoute Amy Metcalfe.
L’étude (en anglais) (Nouvelle fenêtre) a été publiée dans le Journal of the American Medical Association Pediatrics et a comparé des données provinciales sur les naissances selon l’emplacement des puits de fracturation hydraulique, entre 2013 et 2018.
Amy Metcalfe dit que plus d’études sont nécessaires pour comprendre ce qui cause exactement ces effets sur la santé reproductive.
Notre étude montre un lien, mais nous ne pouvons pas affirmer que la fracturation hydraulique cause ces anomalies. Il faut faire plus de recherches pour mieux comprendre ce qui se passe, ajoute la chercheuse.
Il y a beaucoup de raisons qui peuvent expliquer ces résultats. Cela pourrait être lié à la pollution de l’air, au stress causé par la circulation importante des camions, à la pollution de l’eau souterraine, au stress chronique causé par un partenaire qui travaille à l'extérieur et qui est moins à la maison, nous ne savons vraiment pas. Tout ce qui est clair c’est qu’il semble y avoir une association, que cette association est forte et qu’il faut des études supplémentaires, dit-elle.
La chercheuse note que peu d’études se sont intéressées à ce phénomène pour le moment.