Un jihadiste canadien qui prêtait sa voix aux vidéos de l'EI plaide coupable aux États-Unis
TVA Nouvelles
Un jihadiste canadien présenté comme un acteur-clé de la propagande du groupe État islamique (EI), et qui prêtait sa voix à ses vidéos, a plaidé coupable vendredi devant un tribunal américain, a annoncé le ministère de la Justice.
Mohammed Khalifa, 38 ans, a admis avoir «apporté un soutien matériel à une association de malfaiteurs terroriste ayant provoqué la mort» et sera fixé sur sa peine le 15 avril 2022, a précisé le ministère dans un communiqué.
Il est passible d'une peine d'emprisonnement à perpétuité.
Le Canadien né en Arabie saoudite a été capturé, au combat, en janvier 2019 par les Forces démocratiques syriennes, une coalition dominée par les Kurdes et soutenue par Washington, et confié en 2021 aux autorités américaines.
Selon l'acte d'accusation rendu public le 2 octobre, il avait quitté le Canada en 2013 pour rejoindre l'EI en Syrie. Il avait rapidement pris du galon au sein du «califat» autoproclamé instauré par le groupe entre 2014 et 2019, à cheval entre l'Irak et la Syrie.
Dès 2014, il était devenu un «membre-clé» de la cellule de propagande de l'organisation jihadiste, en raison notamment de sa maîtrise de l'anglais et de l'arabe.
Cette cellule est notamment à l'origine de vidéos d'exécutions d'otages étrangers dont les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, décapités en 2014.
Mohammed Khalifa a personnellement été la «voix off» en anglais de plusieurs vidéos «de propagande de l'EI extrêmement violentes», dont deux intitulées «Flammes de la guerre», la première datant de 2014 et la deuxième de 2017 dans lesquelles on le voit exécuter des soldats syriens, peut-on lire sur ce document.
Il est aussi le narrateur présumé de «vidéos de recrutement» illustrées par des images des attentats de l'organisation en France et en Belgique, pour inciter d'autres candidats au jihad à passer à l'acte.