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Un incubateur pour propulser la relève du cinéma issu des communautés noires
Radio-Canada
Les réalisateurs et réalisatrices du programme Être noir.e au Canada ont dévoilé mercredi leurs courts métrages sur la plateforme du Festival du film black de Toronto (Nouvelle fenêtre). Un mentor du programme et une jeune participante nous parlent de l’apport essentiel de cet incubateur de talents, soutenu par Netflix, pour la relève du cinéma issu des communautés noires.
En 2020, Jorge Camarotti a remporté le prix du réalisateur de l’année au Gala Dynastie pour son film Kinship. Il s’agissait d’une récompense de plus dans la carrière du cinéaste représenté depuis mars 2021 par la réputée boîte de production Roméo & Fils. Celui qui a quitté son Brésil natal pour s’installer au Québec en 2003 affirme toutefois que la route vers la reconnaissance a été longue.
Depuis trois ans, il tente d’aider les jeunes cinéastes provenant des communautés noires à partir avec une longueur d’avance en s’impliquant dans le programme Être noir.e au Canada, créé en 2012 par celle qu’on appelle la reine des festivals, Fabienne Colas. Le programme est chapeauté par la Fondation Fabienne Colas, avec la participation financière de Netflix.
Quand je suis arrivé au Canada, il n’y avait pas de programme de ce genre. Ça m’a pris environ 10 ans pour me rendre où j’en suis, explique-t-il au bout du fil. L’idée du programme, c’est de donner des possibilités aux gens pour qu’ils n’aient pas à faire comme moi et d’égaliser un peu plus la course, parce que les communautés noires partent de plus loin. Et comme je dis toujours, il n’y a pas de talent sans possibilités.
Pour une troisième année, Jorge Camarotti a joué les rôles de mentor et de professeur au sein du programme Être noir.e au Canada. Pour la saison 2021-2022, il avait sous son aile deux cohortes de cinéastes en herbe provenant de Montréal, l’une anglophone et l’autre francophone. D’autres villes ont participé au programme, soit Ottawa, Calgary, Vancouver, Toronto et Halifax.
Il agit un peu comme le directeur artistique de l’ensemble des projets, en plus d’apprendre à ses élèves les aspects plus techniques de la réalisation. L’idée, c’est d’arriver à un certain niveau malgré leur manque d’expérience, parce que ces films se retrouvent souvent sur Tou.tv et d’autres plateformes. Je suis là pour épauler les gens pour qu’ils puissent arriver au meilleur résultat possible, explique-t-il.
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi les réalisateurs et les réalisatrices provenant des communautés noires partent avec un désavantage par rapport à d’autres cinéastes, mais selon M. Camarotti, le problème principal est le manque de réseautage.
Pour moi, c’était ça le plus dur. Tu n’as pas besoin d’être ami avec quelqu’un pour avoir accès [aux budgets]. Par contre, rendu à l’étape de la production, on fait face à la réalité des choses, affirme-t-il, ajoutant que le plus gros défi est de trouver des pairs avec qui travailler.
Il y a déjà des équipes qui sont formées depuis plusieurs années, comme des gens qui ont tous étudié à l’UQAM ensemble. Il y en a un qui devient réalisateur, l’autre devient directeur photo, et ils travaillent ensemble pendant des années. Ces gens-là ne vont pas se lâcher.