Un groupe de défense de prisonnières au pays demande plus de respect à leur endroit
Radio-Canada
L'Association des Sociétés Eizabeth Fry du Canada dénonce la récente comparution humiliante d'une femme devant un tribunal de Toronto et appelle l'Ontario à faire preuve de respect à l'endroit des prisonniers. L'incident s'est produit mercredi dans la prison Vanier, un établissement provincial pour femmes situé à Milton en banlieue torontoise.
Edith Frayne a comparu devant la Cour de justice de l'Ontario par visioconférence à travers la fente de la cellule qui sert à passer les plateaux de nourriture aux prisonniers. La femme est accusée d'en avoir poussé une autre dans le métro de Toronto.
Une gardienne a dû tenir la caméra d'un téléphone cellulaire pour filmer Edith Frayne à travers l'ouverture de la porte, ce qui a forcé la Torontoise à se contorsionner à genoux durant 20 minutes pour se faire voir et se faire entendre durant son audience.
La registraire avait expliqué à la cour qu'un manque d'agents correctionnels avait empêché la prison d'amener Edith Frayne à la salle des visioconférences de l'établissement.
L'Association des Sociétés Elizabeth Fry du Canada se dit perturbée par l'incident qu'elle a qualifié de révoltant. Sa directrice générale, Emilie Coyle, ne se dit toutefois pas surprise. Je suis toujours aussi bouleversée lorsque j'entends des histoires semblables, dit-elle.
Elle affirme que cet incident soulève à nouveau la façon dont les autorités politiques, carcérales et judiciaires traitent les détenus au pays, que ce soit dans les pénitenciers ou les prisons provinciales.
« Le manque de compassion à l'égard des détenus est affligeant et ce qui s'est passé à Vanier ne fait que renforcer la stigmatisation dont sont victimes tout accusé qui attend son procès en détention. »
Mme Coyle s'inquiète en outre des droits de Mme Frayne à la dignité et à la confidentialité de sa comparution, qui ont été enfreints à cause de la façon dont elle a été traitée.
Est-ce qu'il y avait des gens autour qui ont pu entendre ses déclarations à la cour?, s'interroge-t-elle. Est-ce qu'elle a pu dire tout ce qu'elle avait à dire sans être inquiétée dans une telle situation?, ajoute-t-elle.