Un gros camion... rose; ou comment attirer plus de femmes dans l’industrie du camionnage
Radio-Canada
Si les femmes peuvent faire le métier qu'elles souhaitent, il reste que certains emplois davantage associés aux hommes, dont le camionnage, ne sont pas les plus prisés auprès d'elles. Pour tenter d'y remédier, le Centre de formation en transport de Charlesbourg sillonne le Québec avec son camion d'un rose franc pour attirer des femmes.
Elles sont bien quelques-unes derrière le volant d'un poids lourd au Québec, mais on n'en compte pas encore assez selon Camo-route, le comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie du transport routier dans la province.
Depuis 2019, le programme Conductrices de camion : objectif 10 % vise à augmenter la présence de femmes au volant de camions lourds à 10 % de l'ensemble de la main-d'œuvre.
Pour y arriver, il reste du chemin à faire, sans mauvais jeu de mots. Au Québec, on compte seulement 4 % de femmes conductrices de camions lourds, selon l'organisme Camo-route; loin des 10 % souhaités pour 2022.
Tout de même, les femmes sont plus nombreuses à suivre un cours de camionnage, notamment comme celui donné par le Centre de formation en transport de Charlesbourg. Depuis le mois de mars, le poids lourd rose du Centre est stationné, bien visible, devant le centre de formation professionnelle de Matane.
L'enseignant de transport par camion Jean-François Lapointe travaille auprès des cinq femmes qui sont inscrites à la cohorte actuelle.
On note une certaine progression des femmes dans la formation, en tout cas [au Centre de formation en transport de Charlebourg], explique-t-il. Je pourrais vous dire que quand j'ai commencé en 2005,2006, on devait avoir une à deux femmes par cohorte de 16 élèves. Aujourd'hui, on tourne plus autour de 2, 3, 4, assez souvent 4... et même ici à Matane, on en a 5.
Ces élèves disent ne pas avoir de crainte de travailler sur le terrain dans un domaine traditionnellement masculin. Elles sont conscientes que du sexisme peut perdurer de la part des employeurs, mais elles trouvent que le secteur du camionnage fait preuve d'ouverture.
Pas craintives, mais pas dupes non plus. C'est sûr, dit l'élève Lyanne Verville, que les gens vont peut-être me faire des remarques, être tentés de m'agacer et de me faire des petites blagues, mais je suis capable de passer à travers!