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Un fonds montréalais mise contre Facebook et les pétrolières pour faire de l’argent
Radio-Canada
Un nouveau fonds d’investissement de près de 35 millions de dollars, entre autres soutenu par la Caisse de dépôt et placement du Québec, vient de voir le jour. Jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil, à l’exception que le Fonds Nordis parie sur des entreprises qui ont des considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ou, dans le cas contraire, contre elles.
Ce type de fonds spéculatif, appelé communément fonds de couverture ou hedge funds en anglais, incarne l’une des armes les plus puissantes du capitalisme. Il mise des millions de dollars sur des titres boursiers, mais parfois tout autant contre des sociétés dans l’espoir qu’elles perdent de la valeur. Les fonds spéculatifs adoptent ainsi des positions longues et courtes pour faire de l’argent… beaucoup d’argent.
L’associé directeur de Nordis Capital, François Boutin-Dufresne, dit vouloir repousser les limites de l’investissement responsable dans le futur. Nordis ne fait partie que d’une poignée de fonds spéculatifs à capitaliser sur les facteurs ESG.
Plusieurs institutions financières offrent des services financiers dits responsables, mais en réalité, elles investissent dans des entreprises qui ne sont pas tout à fait les meilleures dans le secteur, explique M. Boutin-Dufresne.
Le facteur environnemental occupe une place importante dans la finance durable, puisqu’il est souvent lié à l’efficacité économique. Si on regarde les facteurs sociaux et de gouvernance, ajoute-t-il, c’est beaucoup moins développé en termes d’innovation et de stratégie d’investissement.
« On est d’avis qu’on pourra dégager une surperformance financière en investissant dans les trois composantes de l’ESG, donc pas seulement dans celle des changements climatiques. »
Nordis Capital vend par exemple à découvert des titres comme Meta (Facebook) et Coca-Cola. Ses gestionnaires font l’hypothèse que la première entreprise connaît des problèmes dans la gestion des données et de l’utilisation de ses plateformes chez les jeunes, et que la deuxième a un impact défavorable sur la santé en raison de ses produits sucrés.
Les enjeux de réputation et l’évolution des goûts alimentaires rendront une partie du modèle d’affaires de ces entreprises caduques, selon François Boutin-Dufresne, et leur valorisation devrait suivre.
Nordis Capital mise de la sorte contre les pétrolières canadiennes en vendant à découvert le fonds négocié en bourse iShares S&P/TSX Capped Energy Index, qui regroupent les principales sociétés énergétiques du pays.