
Un feu de forêt entraîne un énorme nuage enfumé dans le ciel de Yellowknife
Radio-Canada
Mardi soir, les résidents de Yellowknife ont pu observer d’étranges nuages de grande taille au-dessus de leur tête. Il s’agit en fait d'une tempête qui s'est formée au-dessus d'un feu de forêt brûlant au sud de la ville.
Croyez-le ou non, mais le nuage colossal aperçu cette semaine dans le ciel de la capitale ténoise était en fait de taille plutôt habituelle pour ce type de manifestation climatique.
Selon les experts, ces tempêtes sont cependant des événements météorologiques extrêmes qui présentent de graves dangers, car elles emportent souvent des braises dans des zones non brûlées, attisent de nouveaux incendies et entraînent la fumée dans l'atmosphère, où elle peut avoir des répercussions importantes sur le climat.
Pour qu’elles se forment, vous avez besoin non seulement d’un gros incendie de forêt intense, mais aussi de certaines conditions météo qui aident la tempête à se développer au-dessus du feu, explique David Peterson, un météorologue du laboratoire de recherche naval des États-Unis qui étudie ces orages.
Lorsque ce processus se développe, il crée essentiellement un effet de cheminée géante où vous avez ce grand et très haut courant ascendant d'orage au-dessus d'un feu qui tire la fumée vers le haut.
Ces pyrocumulus qui ont surgi au-dessus du bras nord du Grand lac des Esclaves cette semaine ont atteint 10 km à 11 km dans l'atmosphère, soutient David Peterson, qui a observé le phénomène par satellite.
Les nuages de mardi ont relâché des cendres blanches sur Yellowknife alors qu’ils se trouvaient à 30 km ou 40 km de la ville. Ils étaient liés à un incendie de 32 567 hectares au sud de Yellowknife, de l'autre côté du Grand lac des Esclaves, baptisé ZF009-22. Ce feu provoqué par la foudre brûle depuis le 19 juin et est considéré comme non maîtrisé, mais il est surveillé.
Ces incendies peuvent faire pleuvoir des éclairs ou de la grêle et provoquer de nouveaux incendies. Ils créent des vents dangereux et rendent difficile le vol des avions à proximité à cause du manque de visibilité.
Des recherches menées ces dernières années ont montré que la vitesse des courants ascendants dans certains de ces grands pyrocumulus peut en fait rivaliser avec ce que l'on observe dans un orage supercellulaire, [...] les orages qui produisent des tornades, précise David Peterson.