
Un enquêteur limogé de l’UPAC veut 1 M$
TVA Nouvelles
Un ex-enquêteur de l’Unité permanente anticorruption accusé « sans fondement » d’avoir été à l’origine de fuites médiatiques vient d’intenter une poursuite civile d’un million $ contre l’État, en plus de réclamer des excuses et la tenue d’une enquête publique.
« Il est victime d’une machination des plus machiavéliques et illégale de la part de ceux qui sont censés assurer la justice à l’intérieur de notre société. La trame factuelle véridique [de cette affaire] est digne des plus grands scénarios de film ou de série, mais est réalisée à grands frais par l’État, sur le dos des citoyens québécois », déplore Richard Despaties dans le document de cour rendu public hier au palais de justice de Montréal.
M. Despaties en a particulièrement contre l’ex-patron de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) Robert Lafrenière et ses proches collaborateurs, qui ont été éclaboussés dans un récent jugement indiquant que c’est Lafrenière lui-même qui aurait organisé des fuites médiatiques sur des enquêtes en cours.
Or, avant ces révélations, l’UPAC avait initié le « Projet A » visant à enquêter sur les fuites médiatiques. Cette « enquête bidon » avait ciblé M. Despaties comme suspect principal, ainsi que le député Guy Ouellette, depuis lavé de tout soupçon.
Cette affaire avait ultimement mené au congédiement de M. Despaties en 2016.
Un grief avait été déposé, mais durant son audition, une entente est finalement survenue.
« Par une décision forcée basée sur des accusations fausses [...] et brûlé par les gestes posés illégalement par la direction de l’UPAC, [M. Despaties] a été poussé à accepter un règlement très injuste et dommageable, qui a ruiné sa carrière », peut-on lire dans la poursuite civile.
Or, au moment de signer l’entente de règlement du grief, l’État savait très bien que M. Despaties était innocent, allègue ce dernier, qui réclame donc au tribunal d’annuler l’entente, d’être dédommagé, et d’être réintégré dans son emploi à l’UPAC.
Pour laver sa réputation, il réclame aussi des excuses et une enquête publique.