
Un documentaire sur Thelonious Monk en ouverture des 25e RIDM
Radio-Canada
Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) ont dévoilé mercredi la programmation de leur 25e anniversaire. Du 17 au 27 novembre, 134 films seront présentés, dont la majorité est réalisée par des femmes. Le festival diffusera en ouverture le documentaire Rewind & Play, qui revient sur le parcours hors norme du pianiste de jazz américain Thelonious Monk.
En tout, la cuvée anniversaire du festival réunit 155 cinéastes provenant de 49 pays différents, dont 85 sont des femmes. Rewind & Play est réalisé par le cinéaste français Alain Gomis.Le documentaire a été conçu à partir d’archives d’une émission de télévision française qui a reçu en 1969 le musicien Thelonious Monk, avant un concert à la prestigieuse salle Pleyel, à Paris.
Ce pianiste et compositeur de jazz né au New Jersey a marqué l’histoire de la musique avec son style d’improvisation et les nombreux standards de jazz qu’il a créés. Le film d’Alain Gomis met en lumière le traitement médiatique réservé à l’artiste, souvent cantonné à des stéréotypes tenaces quant à ses origines.
[Cette œuvre] démontre la puissance du montage et déconstruit la fabrication d’un discours colonial, selon les RIDM dans leur communiqué.
La fin du festival sera marquée par la projection de Wochiigii lo: End of the Peace, de la cinéaste Heather Hatch, originaire de la nation des Haïdas, peuple autochtone présent dans l’Ouest canadien. Elle s’intéresse dans son documentaire à la lutte des Premières Nations de West Moberly et Prophet River, en Colombie-Britannique, pour contrer un projet de barrage électrique qui menace leurs terres ancestrales.
Parmi tous les films de la programmation monstre des RIDM cette année, plusieurs se démarquent par leur nomination dans l’une des catégories de la compétition officielle, comme celles des meilleurs longs métrages nationaux et internationaux.
Plusieurs films étrangers en lice pour le Grand prix de la compétition internationale longs métrages s’illustrent par l’originalité de leur sujet, comme Dry Ground Burning de la Portugaise Joana Pimenta et du Brésilien Adirley Queirós.
Ce mélange entre documentaire narratif, science-fiction et western raconte l’histoire d’un gang 100 % féminin à la tête d’un marché de l’essence clandestin, qui subtilise du pétrole d’un pipeline pour le vendre à des motoqueiros, des coursiers à moto vivant dans une favela. Le film se veut un polaroïd du Brésil moderne, plus que jamais fracturé par le président d’extrême droite Jair Bolsonaro.
Un autre film pique la curiosité avec son synopsis : The Eclipse, de la cinéaste Nataša Urban. À travers une métaphore basée sur une véritable éclipse solaire survenue en Europe en 1999, l’artiste d’origine serbe, qui s’est établie en Norvège en 2010, tourne sa caméra vers sa propre famille, tentant de capter l’expérience de la guerre en ex-Yougoslavie.