Un documentaire sur Claude Crest, un humoriste fictif plus grand que nature
Radio-Canada
Le sympathique Claude Crest, 91 ans, a conquis plusieurs fans au Québec dans la dernière année. Le personnage coloré, inventé par Maxime Gervais, du trio humoristique Les Pic-Bois, est au cœur du documentaire Claude Crest : la balloune, qui est présenté dans plusieurs villes du Québec.
Maxime Gervais roule sa bosse depuis 20 ans avec Les Pic-Bois, un groupe d’humour qu’il a fondé avec Dom Massi et auquel s’est greffé Julien Bernatchez il y a quelques années. Il a incarné une tonne de personnages absurdes depuis ses débuts, mais peu d’entre eux ont eu la même résonance que Claude Crest, amateur de crème de menthe et de blagues déplacées.
Pendant la pandémie, on faisait un truc [avec Les Pic-Bois] qui s’appelait le personnage du jour. On diffusait ça en direct sur Facebook et il fallait qu’un d’entre nous arrive avec un nouveau personnage chaque fois, explique l’humoriste par vidéoconférence à quelques heures de la première de son film, qui a eu lieu au Cinéma du Parc à Montréal mercredi soir.
J’ai ouvert mon costumier et j’ai trouvé le veston, la chemise et la perruque [de Claude Crest]. Le personnage est né comme ça, presque sur le coup de l’improvisation.
Peu après les premières apparitions publiques de Claude Crest, Maxime Gervais a commencé à recevoir des messages d’internautes sous le charme du personnage, un être sympathique mais un peu grossier qui incarne la nostalgie d'une époque révolue.
Claude Crest, c’est un humoriste de 90 ans, aujourd’hui 91, qui a œuvré dans les années 1950 et 1960 avec des gens comme Claude Blanchard, la Poune, Olivier Guimond; il est dans toute cette clique-là. Je trouvais ça le fun d’explorer cette époque-là, qui n’est pas si lointaine, mais où tout était différent, explique Maxime Gervais.
« C’est une belle niche pour l’humour; une époque où tout le monde se battait, jouait "chaud" sur scène. J’ai essayé d’exagérer ça. »
Quand il a compris que le public en redemandait et que Claude Crest deviendrait un personnage récurrent, Maxime Gervais s’est mis à faire ses devoirs pour mettre de la chair autour de l’os. Une des premières affaires que j’ai écoutées, c’est un documentaire sur Claude Blanchard qui se promène dans son quartier en décrivant son enfance. Ça m’a beaucoup aidé, explique-t-il.
Ensuite, Maxime Gervais a lu un livre qui s'est imposé comme une pièce maîtresse : l’autobiographie du chanteur de charme Paolo Noël, né en 1929, un an avant Claude Crest, dans le même quartier que lui, Hochelaga. L’humoriste s'est aussi inspiré de sa propre famille, notamment ses oncles et son père, à qui appartient d’ailleurs le fameux veston de son personnage.