Un dictionnaire pour préserver la langue et la culture atikamekw
Radio-Canada
Le grand chef du Conseil de la Nation Atikamekw, Constant Awashish, a présenté lundi les deux premiers dictionnaires atikamekw-français et français-atikamekw lors d’une entrevue à l’émission RDI Matin. Ce sont de nouveaux outils destinés à préserver la langue et la culture de la nation atikamekw.
Il fallait se doter d’un nouvel outil afin de pouvoir aider à passer les temps modernes, pour que notre langue puisse survivre dans le futur, a indiqué M. Awashish. La langue atikamekw est une des langues autochtones les mieux préservées au Canada, mais le dictionnaire servira à la promouvoir.
Le travail de création d’un dictionnaire atikamekw a commencé en 2013 grâce à un partenariat avec l’Université Carleton d’Ottawa. Cette université-là avait une spécialisation avec les différentes nations et communautés autochtones pour les aider à mettre en place et à créer leurs propres dictionnaires, a poursuivi M. Awashish.
« C’est avec eux, ce partenariat, que le travail a été entamé pour en venir aujourd’hui avec le dépôt du dictionnaire atikamekw-français. »
Il a fallu environ huit ans pour que le dictionnaire voie le jour. Ce fut un travail de longue haleine, ça faisait des années que les gens au niveau de la culture et de l’éducation travaillaient sur le dictionnaire-lexique, a expliqué M. Awashish, et de nombreuses mises à jour avaient été effectuées, mais sans l’ampleur permise par la création du dictionnaire.
Pour M. Awashish, la langue atikamekw est vraiment très forte dans nos communautés, mais le danger demeure, a-t-il expliqué.
« Les nouvelles technologies, Internet, la télévision, c’est en français ou en anglais [...], c’est la réalité dans laquelle on vit. Il faut se donner les moyens nécessaires pour que notre langue puisse survivre. »
Le traitement des langues autochtones au Canada mériterait cependant, selon M. Awashish, une plus grande sensibilité. Pour lui, les Canadiens sont de plus en plus curieux de connaître les différentes cultures, les différences entre les groupes autochtones [...], ils sont intéressés [par les] langues autochtones.
Il a insisté sur le fait que ça irait de soi que les gouvernements aillent de l’avant avec des mesures plus fortes pour pouvoir aider à préserver les langues autochtones puisque le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec n’ont pas une sensibilité pour cette question dans leurs projets de modernisation des lois sur les langues officielles.