Un dernier tour de piste pour Martin Fontaine dans le rôle d’Elvis
Radio-Canada
Rencontre avec Martin Fontaine qui personnifie le King du rock and roll sur scène depuis 1995. À ce jour, plus de 1,5 million de spectateurs à travers le monde l’ont vu incarner Elvis Presley dans ses spectacles dédiés au King. Ce mois-ci, Martin Fontaine convie le public à une ultime série d’une vingtaine de représentations du spectacle Elvis Expérience qui intègre tout spécialement des chansons de Noël qu’Elvis Presley a interprétées au cours de sa carrière.
Qu’est-ce qu’on doit comprendre quand on lit Elvis Expérience, l'acte final sur l’affiche du spectacle qui est présenté jusqu’au 31 décembre au Capitole?
Martin Fontaine (M.F.) : Moi, je suis l’idée du producteur. Il me dit : Martin, on se fait ça, l’acte final. [...] Moi, je n’ai pas entendu ça, l’acte final. Pour moi, c’est juste qu’on fait un autre tour de piste. Voilà! C’est ce que je dis. J’aime toujours ça le faire. Je vais le vivre comme si c'est la dernière fois, mais on ne sait jamais! Si l'occasion se présentait, New York nous appelle ou quelque chose comme ça, ben oui! Je pourrais le faire si la santé le permet, si les astres se placent. Oui, on pourrait le refaire.
Sans faire sonner ton âge, l'artiste que tu incarnes est une vingtaine d’années plus jeune que toi. Comment le vis-tu?
M.F. : Bien, je n'y pense pas. J'essaie juste de me discipliner. C'est plus difficile physiquement de garder cette discipline-là quand on fait une longue série de spectacles. Il faut bien manger, bien dormir, il faut faire attention à son corps; tout ça parce qu'on récupère moins vite. Moi, j'ai 58 ans, mais le personnage que je joue, il a 38 ans. Donc il est beaucoup plus fougueux que moi, naturellement. Moi, je dois créer l'illusion de ça. J'ai l'énergie, et j'ai le goût de le faire, sauf que ça fait plus mal.
Est-ce la raison principale qui explique ce dernier tour de piste annoncé?
M.F. : Non. Tu sais, les admirateurs initiaux d'Elvis sont peut-être rendus à quatre-vingts ans. Dans le fond, ce sont eux qui l'ont vraiment suivi, et nous, ce qu'on fait, c'est de créer vraiment l'illusion. On essaie de faire découvrir Elvis comme il était exactement. On ne veut pas le changer pour séduire de nouvelles générations, des trucs comme ça. Donc peut-être que naturellement, éventuellement, il y a une sorte de ralentissement qu'il peut y avoir sur l'engouement qu'un spectacle comme celui-là peut avoir, à mon avis.
Pourtant, Baz Luhrmann a fait un excellent film sur Elvis, cette année.
M.F. : Il a fait un excellent film, mais son mandat était clair, net et précis. En ajoutant une bande sonore très hip-hop, très actualisée, des tounes de Eminem dans le générique et tout ça, un montage très rapide. C'était évident que son mandat était d’aller chercher une clientèle plus jeune, parce que l'histoire, il l'a tourné plus rond. C'était sa vision d'auteur de ce que c'était, l'histoire d'Elvis.