Un cracheur de feu et une auberge: les tout débuts du Cirque du Soleil
Le Journal de Montréal
Ça passait ou ça cassait. Oui, le 3 septembre 1987, le Cirque du Soleil prenait le plus grand risque de sa jeune existence en misant ses maigres ressources sur un spectacle devant le gratin artistique de la côte ouest des États-Unis.
Avant d’en arriver à cet été déterminant, remontons un peu le temps pour connaître les origines du Cirque du Soleil.
À la fin des années 70, Baie-Saint-Paul attire une communauté de jeunes nomades. Le site de l’auberge Le Balcon vert devient le lieu de rassemblement de cette belle jeunesse en quête de liberté.
Au printemps de 1979, Gilles Ste-Croix est engagé comme gérant de l’auberge. On lui demande, entre autres, de programmer des activités pour la saison estivale. Pour l’appuyer dans son mandat, il embauche un animateur, un jeune cracheur de feu qui revient tout juste de Baie-James, Guy Laliberté.
Au milieu de ces jeunes, Guy Laliberté rayonne. C’est un vrai saltimbanque: il sait cracher le feu, chanter, danser et jouer de l’harmonica et même de l’accordéon. C’est tout un numéro! Il attire l’attention de médias et fait bien rire ses partenaires de l’auberge lors des élections fédérales de 1980, quand il se présente comme candidat pour le sarcastique Parti rhinocéros, sous le nom de Guy Pantoufle Laliberté. Le créatif candidat propose, entre autres, de faire construire un pont en macramé entre l’île aux Coudres et Saint-Joseph-de-la-Rive s’il est élu.
Le duo Ste-Croix/Laliberté et leurs comparses fondent d’abord la troupe de spectacles ambulants, les Échassiers de Baie-Saint-Paul, puis le Club des talons hauts. Ils s’exhibent sur les places publiques durant la belle saison. Ils présentent alors des performances théâtrales impressionnantes, dans lesquelles on est transporté par des danseurs en patin à roulettes, des troubadours échassiers, d’amusants jongleurs ainsi que de saisissants cracheurs de feu.
En 1982, le Club des talons hauts obtient officiellement son premier réel contrat quand la Municipalité de Baie-Saint-Paul lui confie l’organisation de sa fête foraine. Le duo s’allie à Daniel Gauthier pour assurer la gestion financière de la troupe. Il complétera ce trio gagnant qui bientôt fera naître le cirque réinventé.
EN ROUTE VERS QUÉBEC 84
Le financement de la culture a toujours été un enjeu de taille au Québec. Le difficile parcours financier de cette jeune troupe n’échappe évidemment pas à cette règle. Imaginez, pour attirer l’attention des médias et obtenir des fonds, Gilles Ste-Croix qui entreprend, en 1980, de marcher près de 90 km sur des échasses, de Baie-Saint-Paul à Québec. Pour récolter un maximum d’argent, Ste-Croix vend des milles de marche entre 25 sous et 1 dollar. L’exploit d’une durée de 22 heures lui permet d’amasser 60 000$.
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