
Un cours de burlesque pour lutter contre les préjugés et la discrimination liés au poids
Radio-Canada
Dans un studio du nord-est de Calgary, six femmes corpulentes sont assises en cercle sur des tapis de yoga, écoutant une artiste burlesque ayant 15 années d'expérience à son actif. Jeanine Petit, connue sous son nom de scène Manhattan Wilde, a été invitée par la maison de production Cabaret Calgary pour aider les danseuses corpulentes à accepter et célébrer leur corps.
Le cours s’intitule « Unapologetic: A Bigger Body’s Guide to Taking Up Space in Burlesque » (sans remords : un guide pour personnes corpulentes afin de prendre sa place dans le burlesque). Jeanine Petit mise sur une méthodologie participative et procède de manière interactive avec ses apprenantes.
Je ne me suis jamais détestée, je veux dire que je n’ai pas vu mes rondeurs comme un problème jusqu’à ce que j’atteigne un certain âge, raconte-t-elle à ses étudiantes. Et puis il y a cette première fois où quelqu’un vous regarde et dit : "Tu es grosse". Vous souvenez-vous?, poursuit-elle.
Les étudiantes acquiescent. Chacune à leur tour, elles parlent de leurs propres expériences, allant des stéréotypes à l’intimidation en passant par la discrimination en raison de leur corps.
« [Il y a] beaucoup de pouvoir dans ces mots : "tu es grosse". Je veux aider à enlever une partie de ce pouvoir. C’est juste une description. C’est tout ce que c’est. »
En classe, Jeanine Petit demande aux femmes de se tenir debout contre le mur du studio, face à un long panneau de miroirs. Elle leur demande d’aller de l’avant, de se regarder dans les yeux, d’exprimer leur colère, leur bonheur, puis leur amour. Prenez de la place, leur crie-t-elle. Assumez-la!
À chaque pas, Jeanine commente le changement de confiance qu’elle constate. Les femmes sourient, rient et s’encouragent. Emma Hricziscse, une participante, fait savoir que le burlesque est un exutoire qui permet aux gens de se sentir à l’aise et de s’exprimer.
« Je suis tellement passionnée par le partage de l’espace avec d’autres humains [et la] remise en question des idées que nous pensions appartenir à la scène. »
C’est la première fois que Jeanine Petit dirige la classe de cette session d’hiver du Cabaret Calgary. L’objectif est d’aider les danseuses à célébrer leur corps, à accroître la diversité corporelle et l’inclusion sur scène et à apprendre à gérer la stigmatisation et les stéréotypes.