Un combattant néo-brunswickois en Ukraine déconseille à d’autres de s’y rendre
Radio-Canada
Un combattant volontaire canadien qui a été blessé lorsque des missiles russes ont frappé une base militaire en Ukraine, il y a deux semaines, est rentré chez lui et il exhorte ceux qui seraient tentés de l'imiter à aider autrement.
Hunter Francis, âgé de 24 ans, de la communauté de la première nation mi'kmaq d'Eel Ground, au Nouveau-Brunswick, a été légèrement blessé au nez, à la main droite et au tympan droit lors de l'attaque contre la base militaire près de la frontière entre l'Ukraine et la Pologne, le 13 mars. Il soutient que cette frappe avait fait au moins 35 morts et 134 blessés.
L'ancien militaire des Forces armées canadiennes s'était rendu en Ukraine comme volontaire pour lutter contre l'armée russe qui a commencé à envahir le pays le 24 février.
Dans une entrevue avec La Presse Canadienne, lundi, M. Francis estime que les combattants étrangers qui envisagent de se rendre en Ukraine seraient plus utiles dans un rôle humanitaire, loin des lignes de front. Il a indiqué que lui et d'autres qui pensaient que leur vie était inutilement en danger ont décidé de partir et de traverser en Pologne.
C'était un pur chaos logistique, a-t-il raconté dans un échange de textos. Ce n'était pas organisé et j'avais l'impression que les risques d'être tué augmentaient considérablement. Ils distribuaient des armes de poing de 9 mm sans munitions. J'ai l'impression que je peux faire plus de différence en distribuant des fournitures à ceux qui en ont le plus besoin. Je ne suis d'aucune utilité si je suis mort.
M. Francis a déclaré qu'il était resté éveillé une grande partie de la nuit avant l'attaque du 13 mars, parce que son unité combattante était censée participer à un exercice de raid aérien, qui a été annulé.
À [6 heures du matin], je me suis réveillé avec des éclats de verre projetés sur mon visage; notre caserne a été touchée, ainsi que le dépôt de munitions, situé à environ 60 mètres au nord-ouest de notre caserne, a raconté M. Francis. Les explosifs dans notre dépôt ont également causé d'importants dégâts.
Alors que nous courions vers une tranchée récemment creusée, un missile a touché le gymnase qui se trouvait à environ 40-50 mètres devant moi, a-t-il déclaré. C'est alors que j'ai été légèrement blessé à la main droite et au visage. Nous nous sommes cachés dans la tranchée jusqu'à la fin du bombardement, puis nous avons secouru les blessés.
M. Francis a déclaré qu'il avait également subi des dommages au tympan droit et qu'il avait maintenant une perte d'audition partielle.