Un centre de crise doit fermer à Noël
TVA Nouvelles
Un centre de crise frappé par la pénurie de main-d’œuvre fermera ses portes pendant les Fêtes pour la première fois en trois décennies, malgré la pression du réseau de la santé qui l’accuse de « mettre à risque » la population.
« Tous mes employés sont à moitié morts [...] Si je ne ferme pas à Noël, je n’aurai plus personne au retour en janvier », craint Christine Richard, directrice du Centre de crise de l’Ouest-de-l’Île.
Ce centre ouvert 24 heures sur 24 peut héberger huit personnes. Il sera fermé du 24 décembre au 3 janvier, une première en presque 35 ans d’existence.
Les centres de crise sont des organismes communautaires qui offrent un service semblable aux lignes d’écoute, tout en accueillant des personnes entre leurs murs. Ils peuvent héberger temporairement des gens qui vivent un conflit familial, une perte d’emploi ou sont en transition après une sortie de l’hôpital.
Or, ces centres vivent actuellement une rareté de main-d’œuvre « dramatique », observe Roxane Thibeault, présidente du Regroupement des services d’intervention de crise du Québec.
« Tous les jours, on doit réduire les services [...] Il n’y a jamais eu autant de congés de maladie. »
« Il manque souvent des gens, on fait des doubles quarts », illustre Jean-Stéphane Gendron, agent de relations humaines au Centre de crise de l’Ouest-de-l’Île.
La fin de semaine dernière, il a dû entrer à 2 h du matin pour évaluer un client alors qu’il travaillait à 10 h le lendemain.
« On me dit “prends n’importe qui et forme-les sur le tas” », rapporte Mme Richard. Mais gérer des crises et évaluer le risque suicidaire n’est pas un travail qui peut être fait par n’importe qui.