
Un budget prudent à l’aube d’une possible récession
Radio-Canada
Tandis que les Canadiens se serrent la ceinture face à la hausse importante du coût de la vie, Ottawa se voit lui aussi forcé de faire des choix difficiles. La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a présenté son budget mardi qui propose quelques mesures phares mais, surtout, un plan ambitieux de transition vers l'énergie propre.
Avant même le dépôt du budget mardi, plusieurs économistes avertissaient le gouvernement fédéral qu’il doit ralentir le rythme de croissance de ses dépenses pour ne pas provoquer de nouvelles flambées inflationnistes et pousser l’économie canadienne vers une récession ou une stagflation.
Ce n’est donc pas sans grande surprise que le budget présenté mardi comprend seulement quelques mesures ciblées.
Mme Freeland s’était engagée à faire preuve de modération budgétaire. Lors de son discours à la Chambre des communes mardi, elle a affirmé que les mesures annoncées aujourd’hui aideront les Canadiens, sans attiser l’inflation. « On a fait trois grands choix », a-t-elle indiqué en point de presse.
Comme dévoilé lundi, les familles à faible revenu obtiendront un rabais pour l’épicerie afin de les aider à composer avec les coûts liés à l’inflation.
Ottawa budgète environ 2 milliards de dollars pour aider 11 millions de personnes et de familles à revenu faible ou modeste. Cette aide prendra la forme d'un paiement unique et permettra à une famille de quatre personnes de toucher jusqu'à 467 $. Pour les personnes seules, le montant s’élève à 234 $ et, pour les personnes âgées, à 225 $.
Il faut noter que ce rabais pour l’épicerie est en fait une prolongation du doublement du crédit pour la taxe sur les produits et services (CTPS), qui avait été mise en place l’an dernier, à la demande du Nouveau Parti démocratique du Canada (NPD). Le chef Jagmeet Singh avait réclamé que ce paiement unique soit reconduit, demande à laquelle le gouvernement libéral a accédé.
Précisons qu’il ne sera pas nécessaire de faire la demande au gouvernement pour ce rabais et il ne sera pas obligatoire d’utiliser cet argent spécifiquement pour payer sa facture d’épicerie.
Le fiscaliste Luc Godbout rappelle que ce montant aide à compenser la hausse du coût de la vie, pas [à] payer de nouvelles dépenses. Le directeur du département de fiscalité à l'Université de Sherbrooke ajoute que cette aide est plus ciblée que les chèques offerts par le gouvernement du Québec pour faire face au coût de la vie.