Un bras de fer se dessine entre Dubé et les médecins de famille
TVA Nouvelles
Un affrontement se dessine entre le ministre Christian Dubé et la puissante fédération des médecins de famille : celle-ci dénonce vertement la réforme sur l’accès aux soins de première ligne et accuse Québec de tenter à nouveau de lui imposer les sanctions pécuniaires créées, puis abandonnées sous Gaétan Barrette
Le climat risque d’être tendu, aujourd’hui, lors du passage de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) en commission parlementaire sur le projet de loi 11.
« Ce projet de loi est totalement inutile et totalement incompréhensible. Il ne réglera d’aucune manière la situation de la première ligne au Québec. Pire, il la dégradera encore plus », affirme la fédération dans son mémoire, dont Le Journal a obtenu copie.
La FMOQ demande carrément le retrait de cette pièce législative, que le ministre de la Santé, Christian Dubé, présente comme une simple réforme de la prise de rendez-vous.
Québec souhaite avoir accès aux plages horaires des cliniques afin de pouvoir répartir les patients selon les besoins et de réduire ainsi la liste de plus de 900 000 Québécois en attente d’un médecin.
Mais, dans un mémoire parsemé de mots très durs à l’égard du gouvernement Legault, la fédération affirme que Québec cherche plutôt à menacer les médecins de sanctions pécuniaires en réactivant la loi 20 adoptée sous l’ex-ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
Plus loin, les auteurs ajoutent que la réforme proposée est « stérile et inacceptable ».
Les médecins de famille estiment que le gouvernement tente, avec l’article 6 du projet de loi, d’obtenir les données nominatives sur la pratique des médecins, « vraisemblablement afin de sévir contre ceux qui n’atteignent pas les objectifs de prise en charge du gouvernement ».
« Au surplus, il importe de souligner le caractère discriminatoire des mesures envisagées par le projet de loi 11, qui affecteront de manière disproportionnée les jeunes parents et tout particulièrement les femmes, ainsi que les médecins approchant l’âge de la retraite », affirment-ils.