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Un bras de fer dans un camping sauvage
Radio-Canada
Si le président américain est encore vu comme l’homme le plus puissant du monde, l’histoire est tout autre dans ses propres contrées. Même avec un Congrès qui lui est, d’une courte tête, favorable en terme de nombre, il n’arrive pas à faire avancer son programme de relance de l’économie. Pire encore, les blocages les plus sérieux viennent de son propre parti. Nul n’est prophète en son pays, dira-t-on dans son cas.
Cela fait des mois que Joe Biden essaie de faire adopter par le Congrès deux mégaprojets de loi qui sont des pièces maîtresses de son programme de relance de l’économie américaine.
D’abord, il y a les 1200 milliards de dollars pour des chantiers pharaoniques afin de remédier aux infrastructures vieillissantes du pays. Une somme colossale qui fait grincer des dents non seulement les républicains, mais aussi certains démocrates qui préféreraient moins dépenser.
Ensuite, et c’est là que le président américain en arrache davantage, il souhaite injecter pas moins de 3500 milliards de dollars pour réformer en profondeur les soins de santé, l’éducation, sans oublier la lutte contre les changements climatiques. Le tout serait financé en grande partie par des hausses d’impôts.
De quoi donner de l’urticaire à ces fameux démocrates qu’on appelle modérés et qui sont très proches de la pensée républicaine. Dans ce cas-ci, il s‘agit surtout de Joe Manchin et de Kyrsten Sinema, sénateurs respectivement de la Virginie-Occidentale et de l’Arizona, qui mènent la faction la plus à droite du parti.
Ces derniers jours, ils font des va-et-vient entre le Sénat et la Maison-Blanche, entre des consultations avec le président, d’une part, et des groupes de pression qui financent leur campagne, d'autre part.
Avec une courte majorité à la Chambre des représentants et surtout une tête de plus seulement au Sénat – grâce à la voix de Kamala Harris, la vice-présidente –, Joe Biden n’a pas le luxe de bouder le moindre membre de son équipe.