
Un boom du prix des maisons qui fait mal de plusieurs façons
TVA Nouvelles
S’ils peuvent conforter les propriétaires de maison, les prix exorbitants de l’immobilier ne représentent pas moins un sérieux problème. Non seulement rendent-ils la propriété de plus en plus inaccessible, mais ils compromettent la capacité des jeunes ménages à épargner et à investir.
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Mercredi, l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) a dévoilé ses statistiques pour 2021, une année au cours de laquelle le prix médian de la maison familiale a explosé de 24 % au Québec (24 % !). La valeur des copropriétés a grimpé quant à elle de 21 %. Avant ces augmentations, l’immobilier nous semblait déjà cher...
Toujours mercredi, la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) a publié une étude reposant sur des données plus anciennes, mais qui explique en partie les hausses de prix actuelles. Trois économistes se sont penchés sur l’évolution de l’offre et de la demande dans les régions de Montréal, de Québec et de Gatineau entre 2007 et 2020, période durant laquelle les données sont disponibles.
L’évaluation est réalisée en fonction de la taille du parc immobilier de chaque région étudiée, ce qui rend l’approche originale. Le rapport souligne que malgré l’augmentation du nombre d’habitations avec le temps, il y en a de moins en moins d’offertes aux acheteurs sur le marché.
Dans la grande région de Montréal, le nombre de maisons unifamiliales, de copropriétés et de plex est passé de 914 400 à 117 400, de 2007 à 2021. La croissance du parc immobilier, excluant le secteur locatif, a été de 2 % par année de 2007 à 2014, puis elle est tombée à 1 % de 2015 à 2020.
Au cours des 5 dernières années, la demande pour l’immobilier a grimpé quant à elle de 6 % par année, soit six fois plus rapidement que la croissance du nombre de nouvelles habitations offertes en propriété.
Autre donnée d’importance : 6,7 % du parc immobilier montréalais a changé de main en 2020. Dans la même année, 8,2 % des habitations ont été mises en vente. L’écart entre l’offre et la demande s’établit donc à 1,5 %, le plus faible de toute la période analysée. Considérant que l’offre ne répond pas systématiquement aux besoins exprimés du côté de la demande, c’est bien mince.
À titre de comparaison, on respirait mieux en 2014. Cette année-là, 5,3 % des habitations avaient changé de propriétaire alors que 10,8 % des propriétés avaient été mises sur le marché, pour un écart « offre/demande » de 5,5 %.