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Un avocat s’est fait arracher la langue en prison
TVA Nouvelles
Les inquiétudes des défenseurs des droits des détenus en Iran ont été ravivées par une série d'«atroces mauvais traitements» infligés à des prisonniers de premier plan, répercutés par les réseaux sociaux.
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Un avocat se serait ainsi arraché une partie de la langue après avoir reçu une injection d'une substance inconnue ; des vidéos ont montré des gardiens rouer de coups des détenus ; une prisonnière en permission aurait été appréhendée après avoir dénoncé des violations généralisées des droits dans sa prison pour femmes.
«L'appareil de renseignement iranien, en étroite collaboration avec le tribunal révolutionnaire, a transformé le système judiciaire en une pierre angulaire de la répression», a déclaré Tara Sepehri Far, une chercheuse sur l'Iran dans l'ONG Human Rights Watch (HRW), ajoutant que «les victimes subissent d'atroces mauvais traitements et n'ont aucun moyen de demander réparation ou des comptes».
La semaine dernière, HRW et le Centre pour les droits de l'Homme en Iran, dont le siège est à New York, ont tiré la sonnette d'alarme à propos du cas de Payam Derafshan, un avocat de renom qui a en particulier défendu Nasrin Sotoudeh, une avocate des droits de l'Homme primée et emprisonnée.
Un confrère de Payam Derafshan, Saeed Dehghan, a affirmé sur les réseaux sociaux que cet avocat s'était vu injecter une substance inconnue peu après son arrestation en juin 2020, avant d'être pris de convulsions et de se mordre une partie de la langue. HRW affirme avoir confirmé ces faits de manière indépendante.
M. Derafshan a été envoyé dans un hôpital psychiatrique, où il aurait été soumis à une thérapie de choc catastrophique, puis a bénéficié d'un congé médical et, enfin, d'une libération conditionnelle.
«Les abus révoltants et la négligence médicale des autorités à l'égard d'un éminent avocat des droits de l'Homme devraient nous préoccuper au plus haut point pour la situation de dizaines de prisonniers politiques moins connus en Iran», a souligné Sepehri Far.
La dernière controverse en date a éclaté après qu'un groupe se faisant appeler Edalet-e Ali (Justice d'Ali) eut rendu publiques en août des images de la vidéosurveillance de la prison d'Evin, à Téhéran, montrant des gardiens en train de maltraiter des détenus.