Un appel à réduire le recrutement d’infirmières à l’étranger
Radio-Canada
Ces dernières années, le recrutement international prend parfois des allures d’une « solution rapide » pour combler les pénuries d’infirmières.
Le sujet a d’ailleurs fait l’objet d’un débat cette semaine à l’occasion du congrès international des infirmières qui se tient à Montréal.
Vous savez, nous embauchons dans des pays alors que nous devrions être en mesure de répondre aux besoins dans nos propres pays, a lancé la première vice-présidente du Conseil international des infirmières (CII), Lisa Little, lors d’une plénière à laquelle participait le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos.
Selon un rapport préparé l’an dernier par le Centre international sur la migration des infirmières, les pays de l’OCDE employaient plus de 550 000 infirmières formées à l’étranger au début de la pandémie, une hausse de près de 100 000 en moins de 10 ans.
« Nous avons entendu de nombreuses discussions ici, y compris au Conseil international des infirmières dans les jours précédant le congrès, sur les préoccupations concernant les recrutements en Afrique et la nécessité pour chaque pays de devenir autosuffisant. »
Le ministre Duclos a précisé que les pays du G7 aspirent à réduire leur dépendance au recrutement international.
Il a rappelé également que le Canada est une terre d’opportunité [...] qui vient avec des obligations dont la première est de respecter les exigences du code de pratique de l'OMS pour la migration des travailleurs de la santé et de minimiser le risque qu'une telle immigration au Canada puisse perturber les soins primaires dans d'autres pays.
Il faut dire que le Québec par exemple mise beaucoup sur le recrutement d’infirmières en Afrique en offrant des bourses de 65 000 $ par infirmière. D’ici deux ans, environ 1000 étudiantes recrutées en Afrique devraient avoir terminé leur mise à niveau pour devenir infirmières au Québec.
Interrogé par Radio-Canada, le ministre Duclos affirme qu’au cours des prochaines années, l'immigration de travailleurs en santé va rester centrale en raison du vieillissement de la population et du vieillissement des travailleurs.