Un antidote naturel contre une espèce invasive de fourmis aux États-Unis
Radio-Canada
Des scientifiques étudiant des fourmis qui ravagent depuis 20 ans la faune dans le sud-est des États-Unis ont peut-être trouvé un antidote naturel, un pathogène semblable à un champignon, pour se débarrasser de cette espèce invasive venue d'Amérique du Sud.
L'étude des chercheurs de l'Université du Texas à Austin a été publiée lundi par l'Académie des sciences américaine.
L'auteur principal, Edward LeBrun, a affirmé à l'AFP que ce champignon avait déjà mené à l'extinction des poches de fourmis et qu'il allait être testé au printemps dans des environnements sensibles du Texas pour protéger des espèces en danger.
Les fourmis folles fauves (Nylanderia fulva, parfois nommées fourmis folles de Rasberry), nommées ainsi en raison de leurs déplacements erratiques, viennent d'Argentine et du Brésil et ont été introduites aux États-Unis par bateau.
C'est un spectacle d'horreur, dit Edward LeBrun en décrivant des rivières de fourmis colonisant des arbres dans une zone du parc Estero Llano Grande, au Texas, où la faune locale a disparu.
Elles détruisent les écosystèmes, mais sont aussi une plaie pour les humains, souligne le scientifique. Les fourmis colonisent les systèmes électriques, faisant sauter des compteurs, des climatisations et des pompes.
Elles ne réagissent qu'à des pesticides très toxiques, qui ne font que ralentir leur progression et laissent des montagnes de fourmis mortes qu'il faut ensuite évacuer.
Il y a environ huit ans, Edward LeBrun et l'un des coauteurs de l'étude Rob Plowes ont découvert que des cadavres de fourmis récupérées en Floride avaient l'estomac anormalement gonflé par de la graisse.
Les analyses ont révélé la présence de spores d'une espèce de microsporidies, un type de champignon pathogène, inconnue jusque-là.