Un an après les inondations, le traumatisme perdure chez des fermiers
Radio-Canada
Un an après les inondations dans la plaine agricole de Sumas, les effets psychologiques du désastre naturel se font toujours sentir chez certains sinistrés. Plusieurs agriculteurs vivent des moments de grande vulnérabilité en ce début de saison des pluies dans le sud de la Colombie-Britannique, où la possibilité qu'un tel événement se répète n’est jamais écartée.
« Quand tu entends la pluie tambouriner contre la fenêtre, [...] tu te réveilles au milieu de la nuit », raconte Ryan Sandhu, un fermier d’Abbotsford.
Cet agriculteur, dont la famille cultive des fruits et des légumes dans la prairie Sumas depuis trois générations, s’est retrouvé plongé dans un cauchemar après que son terrain se soit retrouvé sous environ 2 mètres d’eau, en novembre 2021.
Sur ses terres, les traces de l’événement sont encore visibles. À côté des maisons en reconstruction, le sol d'une grange sans porte et sans fenêtre est jonché d’outils laissés à l’abandon, la famille ne sachant que faire des objets abîmés par l'eau.
La pluie et le froid des dernières semaines le mettent à l'envers. Tu le sens dans tes os. Cette température, c’est la même que [lors des inondations] l’an dernier, décrit Ryan Sandhu.
La météo a le même effet sur sa fille, qui a été plus marquée qu’il ne le croyait de prime abord. Elle a écrit une dissertation à l’école, et à la question, qu’est-ce que tu veux changer dans ta vie, et elle a répondu qu’elle ne veut plus jamais voir une autre inondation dans sa vie, raconte-t-il.
Andrew Vogler, un autre fermier d’Abbotsford, a été moins touché par le fléau de l’an dernier, mais a perdu la quasi-totalité de sa récolte. Il y a un effet d'accumulation d’événements climatiques qui font juste s’empiler. Ça semble de plus en plus incertain et de plus en plus difficile à planifier, constate l'agriculteur.
L'incertitude dont parle Andrew Vogler incite certains fermiers à penser à quitter le milieu pour de bon, constate Wendy Bennett, la directrice de l'association AG Safe, qui coordonne des programmes en santé mentale et physique pour les agriculteurs de la province.
En entendant récemment l’expression "rivière atmosphérique" aux nouvelles, des gens ont recommencé à avoir peur, explique-t-elle.