Un acteur du scandale des commandites est mort; Ottawa poursuivra-t-il sa succession?
Radio-Canada
De son vivant, l’homme d’affaires Luc Lemay n’a pas remboursé un seul sou des dizaines de millions reçus du programme des commandites, même après avoir avoué le détournement d’importantes sommes au profit du Parti libéral du Canada.
Son décès plus tôt cette année, toutefois, aura sans aucun doute un impact sur la poursuite lancée en 2005 contre lui et ses entreprises par Ottawa. Le gouvernement cherche encore à récupérer une part des 40 millions qui leur ont été accordés en contrat entre 1997 et 2003.
Selon des avocats consultés par Radio-Canada, le gouvernement pourrait tout simplement abandonner cette poursuite. Mais il pourrait tout aussi bien maintenir sa poursuite, mais cette fois-ci contre la succession de Luc Lemay.
Le gouvernement confirme qu’il revoit sa stratégie à la suite du décès, tout en invoquant la confidentialité des discussions avec ses avocats.
Nous sommes en train d’évaluer les répercussions sur les procédures suivant le décès de M. Lemay, que nous avons appris récemment, affirme Michèle LaRose, porte-parole de Services publics et Approvisionnement Canada.
Selon son avis de décès, Luc Lemay est mort du cancer en avril dernier.
Selon un ancien procureur à la commission Charbonneau sur l’industrie de la construction, Ottawa pourrait avoir un certain avantage à poursuivre la succession de Luc Lemay.
[Le décès] n’engendre pas de difficulté particulière, affirme Simon Tremblay en entrevue avec Radio-Canada. Au contraire, ça amène des réalités pour le demandeur qui peuvent relever un certain intérêt. Il y a l'inventaire de la succession qui va être fait, et évidemment [Luc Lemay] ne sera plus là pour témoigner à son procès de ce qu’il a fait ou ce qu'il n'a pas fait ou de ce qu'il aurait dû faire.
À ce jour, le gouvernement fédéral a récupéré plus de 6 millions de dollars auprès d’autres acteurs du scandale des commandites, comme les publicitaires Jean Brault et Jean Lafleur.