Un été en musique et en radio pour Shapatu Vollant
Radio-Canada
Jean-Luc Shapatu Vollant, 15 ans, anime cet été une émission musicale à la radio CKAU de Mani-utenam. Country, house, disco : ce jeune mélomane en profite pour faire découvrir son répertoire aux auditeurs, mais aussi pour pratiquer sa langue, l’innu-aimun.
Tout a commencé chez lui, dans sa chambre, l’année passée. Il s’était acheté de l’équipement de radio et il a diffusé des vidéos en direct sur les réseaux sociaux. En novembre, la radio CKAU lui a permis de faire ses premières armes devant un micro.
Shapatu a ensuite pris une pause de plusieurs mois afin de terminer son année scolaire. L’école est toujours en premier avant le travail pour moi. On a besoin d’apprendre pour aller loin plus tard, c’est ce que mon père me dit toujours, lance-t-il.
Cet été, il a pu animer une émission quotidienne, cinq jours par semaine, de 10 h 30 à 16 h.
Shapatu Vollant baigne dans la musique et la radio depuis son enfance. Son grand-père, Jean-Luc Vollant, a été cofondateur du festival Innu Nikamu et a participé aux débuts de la radio CKAU.
Il s'agit d'une inspiration marquante pour l’adolescent. Je veux continuer à marcher dans les pas de mon grand-père. Mon rêve, c’est que Innu Nikamu et la radio m’appartiennent. Je vais continuer à marcher là-dessus tranquillement, raconte Shapatu Vollant.
L’adolescent se fait un point d’honneur de parler innu pendant son émission. Si je ne continue pas à parler tous les jours, on va la perdre. Elle est un peu en déclin, remarque-t-il.
Selon Statistique Canada, un Innu sur deux n’est pas en mesure d’avoir une conversation de base dans sa langue maternelle. L’innu-aimun est en voie de disparition.
« Les gens de mon âge ne parlent pas beaucoup innu. Je me force tous les jours de leur parler en innu pour qu’ils récupèrent ça. Moi, pour la garder vivante, je la parle, je la chante, je l’écris. »