Un éleveur de chiots aux méthodes particulières
Radio-Canada
Dès qu’elle l'a vu, Mélanie Bérubé est tombée en amour avec son chiot âgé de 12 semaines. Lorsqu’elle s'est présentée chez l’éleveur, elle a eu un choc. « Dégueulasse. C'est le seul mot qui me vient en tête. C'était insalubre. »
À son retour, elle découvre que la santé de son chiot, apathique depuis son départ, se dégrade rapidement. Je l'ai rentré en urgence le dimanche chez le vétérinaire, se rappelle-t-elle. Elle m'a dit : "Ton chien est en train de mourir.
Le chiot était affecté par la giardia, un parasite dont l’éleveur ne connaissait pas le nom. J'ai été étonnée, j'avoue, qu'il ne connaisse pas ça parce que c'est un éleveur de chiens et [que] c'est un des parasites les plus répandus chez le chiot.
L’éleveur, c’est François Gosselin-Girouard, propriétaire du Royaume labrador argenté, autrefois situé à Saint-Albert, mais maintenant établi à Saint-Julien, municipalité située près de Thetford Mines. Dans un courriel, il lui répond qu'il se fout du nom, que connaître tous les noms des parasites n'est pas important.
Dans un courriel qu’il nous a fait parvenir, il ajoute qu’elle ment lorsqu'elle dit que son chien était à l’article de la mort et que c'est de sa faute si son chiot était malade. Elle a fait la pire chose, nous a-t-il dit lorsque nous nous sommes présentés chez l’éleveur. Ce qu'elle a fait le surlendemain, elle est allée chercher la nourriture croquettes chez le vétérinaire. Elle a donné la pire nourriture au monde. J'en suis pas responsable.
Les soins vétérinaires ont permis au chien de retrouver la santé, mais ils ont coûté plus de 1000 $ à Mélanie Bérubé, somme que l’éleveur a refusé de payer. À la division de petites créances, le juge Pierre Allen a donné raison à Mme Bérubé. Les problèmes de santé du chiot sont apparus dans les heures suivant sa prise de possession. Il a condamné l'éleveur à rembourser la totalité des soins vétérinaires, somme qu’il a payée.
François Gosselin-Girouard a ceci de particulier qu’il remet ses chiots sans qu’ils soient vaccinés. Les vaccins sont nocifs pour la santé de ses animaux, nous a-t-il dit dans une conversation téléphonique que nous avons eue en tant que client potentiel. Nous, on se base sur les recherches scientifiques qui prouvent, comme chez les humains, [que] vacciner un chiot à huit semaines, c'est 100 % inutile. C'est même néfaste pour la santé. Donc, on ne vaccine pas les chiots avant leur départ, on est contre la maltraitance. Si on [donne] trois doses, bien il y a une augmentation de 300 % de chances de cancer et d'allergies, donc c'est pas de la bonne "traitance".
Le président de l'Ordre des médecins vétérinaires, le Dr Gaston Rioux, dénonce ce genre de propos. Pour un vétérinaire, c'est choquant d'entendre ça, c'est certain. Ça ne donne [pas] le cancer, et évidemment, ça [ne] détruit pas la vie d'un animal. Au contraire, c'est une des étapes dans la vie de l'animal qui va l’aider à vivre plus longtemps.
Il n’a qu’un conseil aux clients qui se font promettre un chiot non vacciné : Fuyez comme consommateurs. C’est un risque majeur. La seule façon de protéger notre animal, c’est par la vaccination.