
Un éleveur albertain protège le bétail sans tuer de loups
Radio-Canada
Joe Engelhart, le gérant d'un ranch en Alberta, utilise des méthodes sans cruauté pour protéger le bétail. Il a réalisé qu'il devait y avoir un meilleur moyen de protéger son troupeau contre les prédateurs et a abattu son dernier loup il y a 19 ans. Ses méthodes suscitent toutefois du scepticisme chez d’autres éleveurs .
J'avais besoin de faire quelque chose de différent. Le loup va rester un loup. Il va manger de la viande, dit l’éleveur qui exploite un ranch de 22 000 hectares à environ 100 kilomètres au sud de Calgary.
Les stratégies de protection du bétail de Joe Engelhart sont basées sur le comportement des proies et des prédateurs. Ses méthodes consistent à gérer le troupeau avec patience et calme pour maintenir le niveau de stress à un bas niveau, afin que les vaches ne s'enfuient pas et ne se séparent pas des veaux, ce qui les rendrait plus vulnérables aux loups.
Il s'appuie également sur sa connaissance de ses terres pour déterminer les endroits où les loups préfèrent se tenir. Il passe beaucoup de temps dans ces pâturages, ce qui demande beaucoup de travail, mais dissuade les loups de s'y aventurer.
Il espère ainsi contribuer à la protection des quelque 50 000 à 60 000 loups du Canada. Selon des données provinciales, environ 15 000 d'entre eux vivent en Alberta et en Colombie-Britannique.
Naomi Louchouarn, doctorante à l'Université du Wisconsin, est membre du Carnivore Coexistence Lab, qui se penche les conflits entre l'homme et l'animal. Elle étudie les stratégies de Joe Engelhart pour voir s'il est possible de prouver leur efficacité.
« Il y a un conflit profondément ancré entre le cowboy et le loup. On le retrouve partout. Et il existe depuis longtemps. »
Naomi Louchouarn surveille l'activité des prédateurs à l'aide de caméras automatisées fixées près des zones de pâturage et d'autres éléments tels que des traces, des poils et des excréments.
Les résultats préliminaires montrent que les méthodes de Joe Engelhart semblent efficaces pour protéger le bétail, aucune attaque ou mort n'ayant été observée pendant la période d'étude, de juillet à octobre 2020.