Un «métier inconnu»: plus assez d’interprètes pour les sourds?
TVA Nouvelles
Rendez-vous médical, témoignage à la cour, réunion à l’école, achat d’une maison et même pour un accouchement: le métier d'interprète est important dans la vie des personnes sourdes, mais la pénurie dans cette profession alarme la communauté qui doit parfois retarder ces rendez-vous faute de moyens pour communiquer.
«Ça me fait beaucoup de peine. Cette pénurie est amplifiée, mais elle a toujours existé parce que ça a toujours été un métier inconnu», a laissé tomber Lyne Gargano.
En 34 ans de carrière, l’interprète ne manque pas d’exemples d’endroits où elle a été appelée à assurer la communication. Se retrouver près d’une quinzaine de fois en salle d’accouchement pour l’arrivée au monde d’un nouveau-né l’a toutefois marqué plus qu’autre chose.
«Les accouchements, c’est quelque chose qui me fait pleurer à chaque fois, a-t-elle reconnu. Quand on a la chance de faire partie de ce moment-là, c’est quelque chose de très émouvant, où veut, veut pas, la barrière s’amenuise.»
L’interprète est donc souvent là à chaque étape ou presque de la vie d’une personne sourde.
«J’ai de la clientèle aujourd’hui que j’ai presque vu naître de leurs parents sourds et eux aussi sont sourds. Je me retrouve à côtoyer ces gens-là, c’est tellement un beau monde», a raconté Mme Gargano avec le sourire.
Elle travaille pour le Service d’interprétation visuelle et tactile (SIVET) dans le Grand Montréal, une organisation à but non lucratif subventionnée par Québec.
Toute personne sourde peut faire appel à leurs services, mais seulement pour tout ce qui touche la santé et les services sociaux.
«Autre que ça, il y a la vie de tous les jours [comme les loisirs] qu’on ne peut pas couvrir», faute de main-d’œuvre, a expliqué Lorena Garrido, directrice générale du SIVET.
Ce ne sont pas toutes les nouvelles constructions d’écoles qui ont prévu un système pour rafraîchir les classes. Certains bâtiments qui ont à peine une dizaine d’années n’ont ni climatisation, ni géothermie, ni aérothermie, révèlent les données obtenues par Le Journal. Ce genre d’exemples a de quoi faire sursauter plusieurs parents et enseignants qui jugent que le Québec est mûr pour une stratégie globale, tandis que le ministère de l'Éducation s’en remet à la bonne volonté des organismes scolaires.
Dans notre société, la façon dont sont perçus les enseignants est très variable. Pour certains, ils sont des gens dévoués qui portent le réseau scolaire public à bout de bras. Pour d’autres, ils sont d’éternels « chiâleurs » syndiqués grassement payés. Si cette dernière hypothèse était vraie, on peut se demander alors pourquoi il n’y a pas plus d’individus qui veulent travailler dans nos écoles...