
Un « scandale des vaccins » basé sur des données erronées de l’armée américaine
Radio-Canada
Selon une vidéo virale, des lanceurs d’alerte au sein de l’armée américaine ont signalé que le nombre de fausses couches et de cancers a triplé et que le nombre de problèmes neurologiques a décuplé en 2021 par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Or, la base de données sur laquelle reposent ces affirmations contient des statistiques incomplètes, assure un porte-parole militaire.
Intitulée 3 Hauts Gradés De la US ARMY dévoilent le scandale des vaccins, la vidéo a été vue plus de 230 000 fois depuis sa mise en ligne à la fin janvier. Il s’agit d’un extrait sous-titré en français d’une allocution de l’avocat Thomas Renz à un panel du 24 janvier traitant de la lutte contre la COVID-19 (Nouvelle fenêtre), organisé par le sénateur républicain du Minnesota, Ron Johnson.
Le panel a rassemblé de nombreux professionnels de la santé connus pour avoir propagé de la désinformation au sujet de la pandémie et des vaccins contre la COVID-19, dont Robert Malone et Peter McCullough (Nouvelle fenêtre). Ron Johnson et Thomas Renz ont eux aussi multiplié les déclarations erronées sur ces mêmes sujets : ils ont par exemple tous (Nouvelle fenêtre) deux (Nouvelle fenêtre) fait la promotion de l’hydroxychloroquine comme traitement contre la COVID-19, alors que son efficacité n’est pas prouvée.
Les données inquiétantes dont parle M. Renz dans la vidéo existent bel et bien. Elles sont tirées du Defense Medical Epidemiology Database (Nouvelle fenêtre) (DMED), un outil en ligne qui présente les données médicales sur le personnel militaire contenues dans la base de données Defense Medical Surveillance System (Nouvelle fenêtre) (DMSS). L’outil est seulement accessible aux utilisateurs autorisés, dont des prestataires de soins médicaux, des épidémiologistes et des chercheurs médicaux, selon le site web du DMED.
Mais Peter Graves, porte-parole du Defense Health Agency (DHA), qui chapeaute le DMED et le DMSS, a confirmé par courriel aux Décrypteurs que les données du DMED pour la période allant de 2016 à 2020 étaient erronées, le nombre de diagnostics au sein du personnel militaire étant largement supérieur aux données rapportées pour cette période de temps.
En réponse aux préoccupations mentionnées, la Division de la surveillance des forces armées du DHA a procédé à un examen complet des données contenues dans le DMED et a constaté que les données étaient incorrectes pour les années 2016-2020, peut-on lire dans le courriel.
En comparant la base de données du DMED aux données du DMSS, [nous avons] découvert que le nombre total de diagnostics médicaux de 2016 à 2020 qui étaient accessibles dans le DMED ne représentait qu'une petite fraction des diagnostics médicaux réels pour ces années. En revanche, le nombre total de diagnostics médicaux de 2021 était à jour dans le DMED, est-il ensuite indiqué dans le courriel.
Cela donne donc faussement l’impression qu’il y a eu une explosion des diagnostics médicaux au sein des forces armées américaines en 2021.
M. Graves a expliqué par courriel que l’outil DMED sera inaccessible jusqu’à ce que les données puissent être corrigées. Nous n’avons pas été en mesure d’obtenir les données réelles pour l’année 2021.