Ukraine : les multinationales se joignent à la riposte économique
Radio-Canada
Les géants industriels, financiers et énergétiques sont de plus en plus nombreux à suspendre leurs activités avec la Russie pour protester contre l’invasion de l’Ukraine. Mardi, le transporteur danois Maersk et l'armateur MSC Mediterranean Shipping ont suspendu leurs livraisons de conteneurs en provenance ou à destination de la Russie, alors que le Canada ferme ses ports à tous les navires russes.
Privée des services de MSC et de Maersk, la Russie, 11e économie mondiale, est maintenant privée de la majeure partie de sa capacité de transport maritime pour exporter et importer des biens, des matériaux et des matières premières.
Les deux transporteurs précisent qu’ils continueront cependant à livrer des biens essentiels, du matériel médical, alimentaire et humanitaire. En après-midi, l'armateur français français CMA CGM a annoncé des mesures similaires.
À Londres, le gouvernement britannique a fermé mardi tous les ports du pays aux bateaux battant pavillon russe ou appartenant à des intérêts russes. À Ottawa, le gouvernement canadien a annoncé qu'il fermerait lui aussi les ports et les eaux canadiennes aux bâtiments russes, y compris les bateaux de pêche.
Hier, les géants européens de l’énergie British Petroleum (BP) ainsi que Shell ont marqué le coup en annonçant leur intention de retirer leurs activités de Russie et de se départir de dizaines de milliards de dollars d’actifs pétroliers et gaziers en Russie.
La pétrolière norvégienne Equinor cédera également ses prises de participation dans des co-entreprises russes. Le groupe français TotalEnergies a, pour sa part, déclaré qu'il restait en Russie, mais qu'il n'y développerait pas de nouveaux projets. L’américaine Exxon Mobil aurait par ailleurs commencé à licencier des employés américains qui travaillent dans ses productions de pétrole et de gaz sur l'île de Sakhaline, dans l'Extrême-Orient russe.
Or, il n’y a pas que les entreprises énergétiques et industrielles qui se mobilisent dans cette riposte économique face aux visées expansionnistes de Moscou en Ukraine.
De nombreuses banques et même les sociétés américaines de cartes de paiement Visa et Mastercard ont exclu de multiples institutions financières russes de leur réseau ou mis fin à leur partenariat avec des entreprises russes.
Confrontés à l’une des plus importantes levées de boucliers économiques qu’on ait vues en Europe depuis des décennies, les transporteurs russes se sont vu interdire l’espace aérien de l’Union européenne et de nombreux autres pays alors que la majorité des banques russes ont été exclues du système international d’échange de devise SWIFT. Ce à quoi s’ajoute le gel d’environ 630 milliards $ appartenant à la réserve de la Banque centrale russe.