
Ukraine : l’opérateur du gazoduc Nord Stream 2 acculé à la faillite
Radio-Canada
L'opérateur du gazoduc germano-russe Nord Stream 2 est finalement tombé victime des mesures de rétorsion prises par Berlin après le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine et a été forcé de déposer le bilan.
L'entreprise, basée dans le canton suisse de Zoug, a déposé le bilan et les 106 employés ont été licenciés, a confirmé mardi la responsable économique cantonale, Silvia Thalmann-Gut, dans une interview à la chaîne publique.
Nous avons été informés aujourd'hui [mardi], que cette entreprise ne pouvait pas continuer [...] elle a dû déposer le bilan et les employés ont reçu leur lettre de licenciement, a expliqué Mme Thalman-Gut à la SRF.
L'entreprise n'a pas pu mettre en place de plan social parce qu'elle est insolvable, a expliqué la responsable cantonale.
La veille, le ministre fédéral de l'Économie Guy Parmelin avait donné en exemple les difficultés de l'entreprise pour illustrer l'impact des sanctions économiques décidées contre la Russie, y compris sur l'économie suisse.
Le ministre s'était toutefois trompé sur le nombre de licenciements. Il en avait évoqué 142.
Le gazoduc Nord Stream 2 a été défendu pendant des années par l'ex-chancelière d'Allemagne Angela Merkel au prix de fortes tensions en particulier avec les États-Unis, qui voyaient dans ce pipeline un moyen pour le président russe de faire du chantage à l'énergie à la première économie européenne.
Les préparatifs militaires pour l'invasion de l'Ukraine et finalement l'assaut donné par l'armée russe la semaine dernière ont précipité le sort de cette installation qui a une capacité de 55 milliards de mètres cubes annuels et qui était prête à entrer en fonction.
En début de semaine dernière, Berlin avait finalement annoncé la suspension du chantier pharaonique sur lequel elle comptait pour accomplir sa transition énergétique. Le lendemain, c'est le président américain Joe Biden lui-même qui annonçait des sanctions contre Nord Stream 2.