
Ukraine : Michelle Bachelet évoque de possibles « crimes de guerre »
Radio-Canada
La haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a évoqué mercredi « des crimes de guerre » commis en Ukraine dans un long réquisitoire contre les actions menées pour l'essentiel par l'armée russe depuis l'invasion du 24 février.
Les attaques à l'aveugle et à grande échelle menées par les forces armées russes pourraient être des crimes de guerre, a lancé Mme Bachelet devant le Conseil des droits de l'homme.
Elle a usé du conditionnel par convention, les crimes de guerre devant être prouvés devant un tribunal. L'ancienne présidente du Chili n'a laissé aucun doute sur le fait qu'elle estime que la Russie est la principale fautive, même si elle n'a pas totalement dédouané les forces ukrainiennes.
Mme Bachelet a notamment rappelé que les forces armées russes ont attaqué et bombardé de nombreuses villes en Ukraine, et elle a aussi détaillé les attaques contre des infrastructures de santé.
« La destruction massive d'objets civils et le nombre élevé de victimes civiles indiquent fortement que les principes fondamentaux de distinction [entre cibles militaires et les civils, NDLR], de proportionnalité et de précaution n'ont pas été suffisamment appliqués. »
La terreur et l'agonie vécues par le peuple ukrainien sont ressenties dans le monde entier. Il veut que la guerre s'arrête, revenir à la paix, à la sécurité et à la dignité humaine. Et il est grand temps que son appel soit entendu, a-t-elle ajouté, appelant Moscou à agir immédiatement pour retirer ses troupes du territoire ukrainien.
Mme Bachelet s'est inquiétée de l'utilisation d'armes à forte puissance et à large rayon d'action dans les zones peuplées, qui provoquent des dommages massifs sur des objets civils.
Elle a souligné que ses services avaient des allégations crédibles, selon lesquelles les forces armées russes ont utilisé des armes à sous-munitions dans des zones peuplées au moins 24 fois. Ses services enquêtent pour vérifier si l'armée ukrainienne a aussi utilisé ce type d'armes.
Ni Moscou ni Kiev n'adhèrent à la convention qui interdit l'usage de ces armes considérées comme particulièrement meurtrières et dangereuses pour les civils parce que, très souvent, elles n'explosent pas tout de suite et deviennent des mines.