Ukraine : l’UE redoute une catastrophe nucléaire provoquée par l’offensive russe
Radio-Canada
L'Union européenne (UE) s’est dite inquiète mardi d’une nouvelle catastrophe nucléaire en Ukraine, en raison de l'offensive russe. Elle a demandé à la Russie de s'abstenir de toute action contre les installations du pays.
L'Ukraine compte 15 réacteurs dans quatre centrales en activité, outre les dépôts de déchets comme celui de la centrale de Tchernobyl.
Les forces russes ont pris le contrôle de la centrale ukrainienne de Zaporijia, la plus importante d'Europe, au début du mois de mars. Elle avait alors été visée par des tirs d'artillerie qui avaient provoqué un incendie dans des bâtiments annexes et fait craindre le pire. Les pompiers ukrainiens avaient cependant réussi à éteindre les flammes et à assurer la sécurité des lieux.
Mais les forces russes auraient endommagé imprudemment les installations des sites nucléaires attaqués, ont affirmé Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, et Kadri Simson, chargée de l’Énergie à la Commission européenne, dans une déclaration commune.
« L'agression illégale et injustifiée de la Russie en Ukraine met à nouveau en péril la sûreté nucléaire sur notre continent. »
L'occupation illégale et l'interruption des opérations normales, notamment en empêchant la rotation du personnel, compromettent le fonctionnement sûr et sécurisé des centrales nucléaires en Ukraine et augmentent considérablement le risque d'accident, ont-ils ajouté.
À l'occasion de l'anniversaire de l'accident de Tchernobyl en 1986, nous réitérons notre plus grande préoccupation quant aux risques pour la sûreté et la sécurité nucléaires causés par les récentes actions de la Russie sur le site de Tchernobyl, ont-ils conclu.
Pendant ce temps, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est en visite sur le site de la centrale nucléaire de Tchernobyl exactement 36 ans après l'explosion d'un réacteur qui a causé la pire catastrophe nucléaire de l’histoire. Le niveau de radioactivité y est dans la normale, a-t-il déclaré.
Plus tôt durant sa visite, il a qualifié l’occupation du site par l’armée russe – du 24 février jusqu’au 31 mars – de très, très dangereuse . Les niveaux [de radioactivité] ont augmenté à certains moments quand les Russes amenaient dans la zone de l'équipement lourd et quand ils sont partis. Le site a par ailleurs subi une coupure d’électricité et des réseaux de communication durant l’occupation russe.