Uber demande à l’Ontario d’augmenter le salaire minimum pour les travailleurs précaires
Radio-Canada
Le service de covoiturage Uber demande au gouvernement de Doug Ford d'implanter un salaire minimum de 18 dollars l'heure pour les travailleurs des petits boulots, ainsi qu’une panoplie de nouvelles mesures de protection.
Dans une lettre envoyée au ministre ontarien du Travail, dont Radio-Canada a obtenu copie, le géant californien et le syndicat des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce proposent de rémunérer les chauffeurs et les livreurs à 120 % du salaire minimum, qui est actuellement de 15 dollars l’heure en Ontario. Cela équivaut à 18 dollars de l'heure en Ontario.
Cette prime salariale permettrait de couvrir certains coûts encourus par les chauffeurs et les livreurs, tels que l’essence, l’assurance et le forfait de données de leur téléphone.
Uber et le syndicat souhaitent aussi qu'un fonds soit mis en place pour accorder à ceux qui travaillent pendant au moins 20 heures par semaine certains avantages sociaux, tels que des prestations de maladie et de soins dentaires.
Ils demandent aussi à la province de légiférer pour implanter des indemnités en cas d'accident de travail ou de licenciement et pour donner le droit aux travailleurs de se syndiquer.
Cette requête d'Uber survient deux semaines après une entente historique avec le syndicat (Nouvelle fenêtre), qui assure depuis la représentation de ses chauffeurs et coursiers en cas de conflit avec l'entreprise. Ces derniers ne deviennent toutefois pas de facto des employés syndiqués.
Le gouvernement Ford a déjà indiqué son intention d'adopter une réforme pour mieux encadrer l’économie des petits boulots et protéger les travailleurs précaires.
Le ministre McNaughton a annoncé la semaine dernière la création d'un comité consultatif en vue d'instaurer un régime d’avantages sociaux pour ces travailleurs, qui pourrait comprendre des prestations de maladie et des assurances de soins dentaires et de la vue.
Le hic : le comité doit rendre ses recommandations préliminaires en juillet, soit un mois après l'élection provinciale. Ce projet de refonte de l’industrie des petits boulots est donc en quelque sorte une promesse électorale des progressistes-conservateurs.