
Turquie : Erdogan obtient 49,51% des voix, second tour le 28 mai
Radio-Canada
Recep Tayyip Erdogan est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle dimanche en Turquie avec 49,51 % des voix, contre 44,88 % pour son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, a annoncé lundi le Conseil électoral supérieur, ajoutant que le deuxième tour se tiendra le 28 mai.
Au pouvoir depuis deux décennies, le président Erdogan a obtenu un score plus important qu'anticipé, mais insuffisant pour l'emporter dès le premier tour, comme cela avait été le cas lors des deux élections présidentielles précédentes.
Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, est néanmoins idéalement placé pour conserver son poste, malgré l'inquiétude suscitée par sa dérive autoritaire chez nombre de ses compatriotes.
Cette élection est déterminante pour savoir non seulement qui dirigera la Turquie, membre de l'OTAN, mais aussi quelle sera l'orientation politique et économique de cette puissance régionale de 85 millions d'habitants, notamment dans ses relations avec la Russie, le Moyen-Orient et l'Occident.
Le scrutin présidentiel s'est tenu le même jour que les élections législatives, remportées par le Parti de la justice et du développement (AKP) de Tayyip Erdogan, dans un contexte de grave crise économique et après le traumatisme causé par le double séisme de février, qui a frappé le sud de la Turquie et fait plus de 50 000 morts, selon les chiffres officiels.
Les résultats du scrutin ont provoqué lundi de forts mouvements sur les actifs turcs, avec un recul de plus de 4 % de l'indice BIST 100 de la Bourse d'Istanbul.
Le coût d'une garantie contre un risque de défaut de paiement de la Turquie sur sa dette a par ailleurs augmenté à son plus haut niveau depuis six mois, tandis que la livre a atteint un creux de deux mois.
Avant la publication des résultats définitifs, Recep Tayyip Erdogan était venu saluer ses partisans en liesse au siège de l'AKP, à Ankara. Le vainqueur est sans aucun doute notre pays, a-t-il déclaré.
Kemal Kiliçdaroglu, candidat d'une alliance de six partis d'opposition, a appelé pour sa part ses soutiens à la patience et accusé l'AKP d'interférer dans le dépouillement et le compte-rendu des résultats.