Tunnel Québec-Lévis: risqué, non sécuritaire et coûteux
TVA Nouvelles
La décision du gouvernement de revenir à la planche à dessin avec le projet de 3e lien n’étonnera pas des experts avec qui Le Journal s’est récemment entretenu qui prévoyaient d’importants dépassements de coûts.
Le Journal a contacté des dizaines d’experts, de compagnies de construction et d’associations de constructeurs pour commenter la faisabilité technique du projet de 3e lien.
Mais comme si le sujet était tabou, seulement une poignée a accepté de se prêter à l’exercice.
«Ce sera un projet de grande envergure à coup sûr. Techniquement, il est possible de construire de nos jours», a commenté le professeur en génie civil Jinyuan Liu de l’université Ryerson, à Toronto, au sujet du projet initial de 19,4 m de diamètre.
Ce spécialiste notamment des tunnels et de l’excavation en profondeur pense toutefois que le budget estimé entre 6 et 7 milliards de $ (10 avec les coûts de financement) est à «la limite inférieure».
«Je m’attendrais à ce qu’il se situe entre 15 et 20 milliards de $. Vous pouvez comparer avec des projets similaires, tels que celui de Seattle (route 99), le tunnel du Niagara, le tunnel et le pont de la rivière Yangtze de Shanghai et le tunnel Calle 30 de Madrid. Ce sont des tunnels de grand diamètre», a-t-il répondu.
Bruno Massicotte, professeur à la Polytechnique, ne veut pas établir d’échelle pour le budget. Mais il pense aussi que les coûts augmenteront.
«Avec un tunnel de grande dimension, il y a peu de joueurs, de un à trois au maximum dans le monde, ce qui ne peut que faire monter les coûts. Et étant donné les risques, il se peut même qu’aucune entreprise ne soit intéressée», avance l’auteur d’une étude de faisabilité d’un tunnel entre Québec et Lévis en 2016.