Trudeau défend l’indépendance de la Banque du Canada
Radio-Canada
Le premier ministre Justin Trudeau a vigoureusement défendu jeudi l'indépendance de la Banque du Canada qu'attaquait encore la veille celui qui est considéré comme le meneur de la course à la direction du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre.
La qualité et le respect que les gens à travers le monde ont pour le dollar canadien vien[nen]t directement du fait que nous avons une banque centrale indépendante de la politique, a déclaré M. Trudeau à la suite d'une rencontre avec le premier ministre de la Lettonie, Arturs Krišjānis Kariņš.
La Banque du Canada est hautement réputée à l'international, a-t-il insisté en vantant sa rigueur, son professionnalisme et son indépendance des machinations politiques.
Lors du premier débat officiel de la course à la direction du Parti conservateur du Canada, mercredi soir, M. Poilievre a affirmé qu'il licencierait le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, parce que le taux d'inflation au pays n'a pas atteint de tels sommets depuis des décennies.
Le gouverneur de la Banque du Canada s'est permis de devenir le guichet automatique de ce gouvernement. Je le remplacerais donc par un nouveau gouverneur qui rétablirait notre mandat de faible inflation, protégerait le pouvoir d'achat de notre dollar et honorerait les travailleurs qui gagnent ces dollars, a déclaré M. Poilievre.
L'ancien premier ministre du Québec Jean Charest a répondu en disant que les propos du député étaient irresponsables et qu'ils montraient un manque de confiance à l'égard du système.
M. Trudeau a trouvé jeudi les propos de M. Poilievre désolants et indiquant un manque de leadership responsable. Il s'est gardé de commenter davantage, estimant que c'est aux membres conservateurs de faire un choix.
Au cours des dernières semaines, M. Poilievre a vanté les mérites des cryptomonnaies comme un remède contre l'inflation.
Il a également tenu une conférence de presse devant l'édifice de la Banque du Canada, à Ottawa, durant laquelle il a dénoncé les soi-disant experts de l'institution, qu'il considère de surcroît comme financièrement illettrés.