Trop peu de mesures prises 30 ans après un rapport sur les femmes autochtones
Radio-Canada
Trente ans après la Commission d'enquête sur l'administration de la justice et les Autochtones du Manitoba, plusieurs défenseurs des droits considèrent que trop peu de démarches ont été prises pour protéger les femmes et les filles autochtones.
Malgré les 296 recommandations du rapport de la Commission, il y a encore de nombreux cas de femmes autochtones disparues et assassinées au Manitoba, selon la députée néo-démocrate Nahanni Fontaine qui défend la cause de ces femmes.
Je ne pense pas que nous puissions dire honnêtement que nous avons vu les résultats que nous souhaitons voir et que nous méritons de voir, parce qu'il y a encore des incidents.
Josephine Martin a disparu à The Pas au Manitoba en 2015. Âgée de 58 ans, elle a été vue pour la dernière fois près d’un magasin Giant Tiger. Personne n’a eu de ses nouvelles depuis.
Percy Ballantyne, l’ancien compagnon de Mme Martin, considère qu’il y a un mépris envers les vies autochtones.
Il y a trois décennies, la Commission sur l'administration de la justice et les Autochtones du Manitoba avait enquêté sur le meurtre brutal d'Helen Betty Osborne en 1971 et sur la mort par balle de John Joseph Harper par la police de Winnipeg en 1988.
La mort de M. Harper avait été à l'origine considérée comme un accident, mais l'enquête a révélé que l'agent avait utilisé une force excessive.
Personne n'a été condamné pour la mort d'Helen Betty Osborne pendant 16 ans. La Commission d'enquête avait conclu que les facteurs les plus importants ayant contribué au prolongement du processus judiciaire dans le cas de la jeune femme crie étaient le racisme, le sexisme et l'indifférence des Blancs.
Josephine Martin, qui a disparu au Manitoba en 2015, est l’une des quelque 1500 femmes et filles autochtones disparues ou assassinées au Canada. Mais, cette estimation ne tient compte que de celles dont nous avons connaissance, précise la députée néo-démocrate Nahanni Fontaine.